«La situation qui prévaut au Front de libération nationale est un conflit interne au parti», a déclaré le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales. Au sujet du retrait de confiance à Abdelaziz Belkhadem, Dahou Ould Kablia a indiqué que cet état de fait ne regarde que le comité central du parti. Intervenant en marge de la clôture de la session d'automne du Conseil de la nation, Dahou Ould Kablia a précisé que la loi confère au ministère de l'Intérieur d'intervenir dans ce genre de situation lorsqu'il y a un «risque de troubles», affirmant que dans le cas du FLN, «il n'y a pas eu risque de troubles». Le ministre a ajouté qu'il ne pouvait pas parler d'un conflit interne d'un parti politique et que s'il le faisait, il ne pourrait le faire qu'en tant qu'«administrateur». Comme nous l'avons relaté dans nos précédentes éditions, Abdelaziz Belkhadem a fait l'objet d'un retrait de confiance par 160 voix contre 156 des membres du comité central du FLN. Même après le retrait de confiance, une situation ambiguë a prévalu au troisième jour de la session, en raison du conflit entre les partisans et les opposants de Belkhadem. Ainsi, au moment où Abderrahmane Belayat, partisan de M. Belkhadem, annonçait la fin des travaux de la 6e session du CC et appelé à la tenue ultérieure d'une session extraordinaire, Abdelkrim Abada, représentant le «mouvement pour le redressement et l'authenticité», avait fait état plutôt d'une levée de séance, déclarant «ouverte» l'actuelle session du CC. «Maintenant, c'est au Bureau politique (BP) qu'échoit la gestion du parti. Une session extraordinaire sera convoquée prochainement par le doyen et le plus jeune du BP, une fois toutes les conditions nécessaires réunies pour l'élection du secrétaire général du parti», avait expliqué à la presse Abdelhamid Si Affif, partisan de Belkhadem. Pour lui, la commission de candidatures, installée vendredi par les proches de Belkhadem, continuera à recevoir les candidatures jusqu'à la tenue d'une session extraordinaire du CC. Cependant, Abada a réfuté l'existence d'une commission de candidatures, soulignant que celle-ci sera installée «durant les prochaines séances de la 6e session du CC» sans pour autant en préciser la date. Un bureau, composé de huit membres parmi les partisans et les opposants de Belkhadem, a été chargé de la gestion de la présente session qui restera ouverte jusqu'à la reprise des travaux. Six candidats membres du CC ont déjà déposé leur candidature pour le poste de secrétaire général du parti. Belkhadem avait déclaré auparavant que tout membre du comité central était en droit de se porter candidat au poste de secrétaire général. Par ailleurs, Ahmed Boumahdi, membre du CC et opposant à Belkhadem, avait fait savoir que les opposants de Belkhadem ont adressé une lettre au ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, contenant les détails du déroulement de la présente session du CC et faisant état de la vacance officielle du poste de secrétaire général. En somme, pour l'instant les opposants à Abdelaziz Belkhadem considèrent que le dossier de l'ex- secrétaire général est clos et ne pensent qu'a élire un nouveau leader du parti. Ce n'est pas le cas pour les partisans de l'ex-secrétaire général qui ne jurent que par la réélection de M. Belkhadem à la tête du FLN. Le conflit pour et contre Belkhadem pourrait plonger le parti dans l'impasse si toutefois cette situation perdure. Néanmoins, certains sages du mouvement restent optimistes et tentent de trouver un consensus afin d'éviter de nouvelles déchirures au parti.