Le ministre de l'Intérieur et des collectivités locales, M. Daho Ould Kablia, a estimé dimanche à Alger que la situation vécue ce dernier week-end par le parti du Front de libération nationale (FLN) était "un conflit interne au parti". Le ministre, qui répondait à une question relative au retrait de confiance à M. Abdelaziz Belkhadem en tant que secrétaire général du parti du FLN, par le comité central (CC), s'est contenté de dire que "c'est un conflit interne qui a été résolu par la voie de la sagesse". Il a néanmoins précisé dans une déclaration à la presse en marge de la cérémonie de clôture de la session d'automne du Conseil de la nation, que la loi confère au ministère de l'Intérieur d'intervenir dans ce genre de situation lorsqu'il y a un "risque de troubles", affirmant que dans le cas du FLN, "il n'y a pas eu risque de troubles". M. Ould Kablia a ajouté qu'il ne pouvait pas parler d'un conflit interne d'un parti politique et que s'il le faisait, il ne pourrait le faire qu'en tant qu'"administrateur". 160 membres du comité central du FLN, réuni en session ordinaire, avaient retiré, jeudi dernier, leur confiance à Abdelaziz Belkhadem en sa qualité de secrétaire générale du parti, contre 156 qui ont voté pour son maintien à la tête du parti. Une situation ambigüe prévalait encore samedi, au troisième jour de la session, en raison du conflit entre les partisans et les opposants de M. Belkhadem. Ainsi, au moment où M. Abderrahmane Belayat, partisan de M. Belkhadem, annonçait la fin des travaux de la 6ème session du CC et appelé à la tenue ultérieurement d'une session extraordinaire, M. Abdelkrim Abada, représentant le "mouvement pour le redressement et l'authenticité", avait fait état plutôt d'une levée de séance, déclarant "ouverte" l'actuelle session du CC. "Maintenant, c'est au bureau politique (BP) qu'échoit la gestion du parti. Une session extraordinaire sera convoquée ultérieurement par le doyen et le plus jeune du BP, une fois toutes les conditions nécessaires réunies pour l'élection du secrétaire général du parti", avait expliqué à la presse M. Abdelhamid Si Affif, partisan de M. Belkhadem. Pour lui, la commission de candidatures, installée vendredi par les proches de Belkhadem, continuera à recevoir les candidatures jusqu'à la tenue d'une session extraordinaire du CC. Cependant, M. Abada a réfuté l'existence d'une commission de candidatures, soulignant que celle-ci sera installée "durant les prochaines séances de la 6ème session du CC" sans pour autant en préciser la date. Un bureau, composé de huit membres parmi les partisans et les opposants de M. Belkhadem, a été chargé de la gestion de la présente session qui restera ouverte jusqu'à la reprise des travaux. Six candidats membres du CC ont déjà déposé leur candidature pour le poste de secrétaire général du parti. M. Belkhadem avait déclaré auparavant que tout membre du comité central était en droit de se porter candidat au poste de secrétaire général. Par ailleurs, M. Ahmed Boumahdi, membre du CC et opposant à M. Belkhadem, avait fait savoir que les opposants de Belkhadem ont adressé une lettre au ministère de l'Intérieur et des collectivités locales, contenant les détails du déroulement de la présente session du CC et faisant état de la vacance officielle du poste de secrétaire général.