Alors qu'il sortait de chez lui, le patriote tunisien le défunt Chokri Belaïd a été la cible d'un assassinat, hier matin. Un triste évènement qui vient de secouer le pays qui depuis le départ forcé de son ex-président Zine El Abiddine, puis la venue de la Troïka à la tête de l'Etat conduite par le mouvement Ennahda de Ghennouchi, le pays n'arrive pas à décoller. L'assassinat du militant Chokri Belaid intervient dans une conjoncture marquée par des tensions politiques, entre l'opposition et la Troïka, qui, depuis les élections de juillet dernier, n'a pas été en mesure de répondre aux aspirations à l'origine des évènements qu'a vécus la Tunisie. Une situation qui depuis quelques semaines bouleverse la Troïka, critiquée par l'opposition, et dont le remaniement ministériel du gouvernement de Jebali n'est qu'une «pièce théâtrale montée par le mouvement Ennahda pour gagner du temps». Une déclaration du défunt militant Chokri Belaid lors des travaux du premier congrès constitutif de l'Organisation des femmes citoyennes et démocrates tenue au lendemain du discours du 26 janvier du chef du gouvernement, Hamadi Jebali. Le fervent défenseur des principes républicains a eu aussi à souligner à cette occasion qu'il «compatissait avec Jebali en priant Dieu de le délivrer de l'emprise de Rached Ghennouchi». Cela étant, si depuis la tenue des élections en Tunisie, des groupes islamistes extrémistes ont manifesté leur action violente contre des intellectuels ainsi que l'agression du local de la plus ancienne organisation syndicale du pays, il n'en demeure pas moins que la Troïka n'a pas été en mesure d'être ferme en direction de ces violences. Situation qui ne peut être profitable qu'aux forces visant à freiner l'élan des forces vives du pays dont le défunt Chokri est une des ses figures. Par l'assassinat de celui qui longtemps a milité pour le progrès e la démocratie dans son pays, c'est ce projet qui a été la cible hier matin, au seuil de la maison du martyr Chokri Belaïd. En vain, à la vue des vives réactions des Tunisiennes et Tunisiens ainsi que la classe politique condamnant fermement l'assassinat. Réaction portant aussi des appels à la vigilance pour faire échec aux objectifs escomptés par ce lâche assassinat.