Des émeutes ont éclaté, hier à Constantine, après qu'une manifestation organisée devant la cour de justice a dégénéré. Plusieurs agents de l'ordre public ont été blessés et des véhicules de police endommagés. Le siège de la cour de Constantine et le commissariat de police du 10e arrondissement ont essuyé des jets de projectiles par des manifestants. Ainsi, après Laghouat, Hassi Messaoud et Ouargla, les troubles à l'ordre gagnent l'est du pays. Hier, c'est la ville de Constantine qui a été un théâtre de violence à la suite d'une manifestation organisée à la mémoire des deux enfants assassinés dernièrement dans cette ville. Les manifestants ont tenté de prendre d'assaut le siège de la cour de justice avant de s'en prendre aux forces de l'ordre qui se sont interposées. Constantine a été une ville morte ce dimanche à la suite des appels lancés sur des réseaux sociaux. Les magasins ont baissé rideau alors que les écoles ont fermé leur porte. Des slogans qu'on avait l'habitude d'entendre en Libye, Syrie et en Egypte ont fait leur apparition à Constantine. « Nous voulons la loi du talion (elkissas)», «La ilaha ilAllah, echahid habib Allah», «Appliquez la peine de mort pour les assassins» etc. Comme on s'y attendait, la manifestation a dégénéré et les forces de police ont été contraintes d'utiliser les gaz lacrymogènes pour repousser les assaillants. Les manifestants ripostaient par des jets de cailloux et divers projectiles, et s'en sont pris dans leur fuite à un fourgon de la police qu'ils ont renversé. A l'origine de ces violences, des internautes qui, sous le prétexte de rendre hommage aux deux enfants assassinés, ont appelé à sortir dans la rue. Les mosquées ont été également à l'origine de ces violences. Au cours du prêche du vendredi, plusieurs imams ont gonflé à bloc les citoyens en indiquant que les auteurs du double crime devraient être tués en public. De quel droit ces fauteurs de troubles qui à chaque événement instrumentalisent la religion et profitent des mosquées pour inciter les citoyens à la violence ? Dans les pays développés, des cas de faits divers comme celui de Constantine arrivent chaque jour. Au quotidien, il y a des crimes et des assassinats dans le monde dix fois plus qu'à Constantine. Certes, la mort de ces garçons est regrettable, mais c'est à la justice de faire son travail. Les auteurs de ce double crime ont été arrêtés, ils doivent répondre de leurs actes devant la justice et point final. L'appel à sortir dans la rue pour protester contre la mort des deux jeunes n'est qu'un prétexte. Il est de même pour les poignées de fauteurs de troubles dans le Sud qui, sous prétexte de réclamer du travail, incitent les citoyens à manifester. Le chômage existe non seulement dans les quatre coins du pays mais dans le monde entier. Malgré les promesses du Premier ministre à Béchar de résoudre les problèmes socio-professionnels des citoyens du Sud, voilà les mêmes personnes qui appellent à manifester le 23 mars prochain à Ouargla. Les concessions et la gentillesse sont parfois mal comprises par certains perturbateurs qui croient à la faiblesse de l'Etat. A l'heure où nous mettons sous presse, la situation est toujours tendue à Constantine, nous y reviendrons.