Washington a toujours autant de difficultés à appréhender la situation en Syrie. Selon le Wall Street Journal, la CIA serait en train d'accroître son rôle en Syrie en fournissant des informations à certains groupes rebelles, afin de contrer la montée en puissance des groupes islamistes, le Front djihadiste Al-Nosra en particulier. En décembre, Washington avait inscrit sur sa liste d'organisation terroriste ce groupe qui est l'un des principaux acteurs de la rébellion, en raison des soupçons concerntant son affiliation avec Al-Qaïda. Le président Obama s'est dit «très inquiet» que la Syrie devienne une enclave des extrémistes, lors de l'étape jordanienne de sa tournée au Proche-Orient, et a promis une aide au royaume confronté à l'afflux de réfugiés syriens. «Les extrémistes prospèrent dans une situation de chaos, prospèrent en cas de vide du pouvoir», a déclaré M. Obama, lors d'une conférence de presse en présence du roi Abdallah II de Jordanie à Amman. Les Etats-Unis ont une vision de l'opposition syrienne encore moins claire que l'an dernier, déclarait le 18 mars le chef d'état-major interarmes américain Martin Dempsey. «Il y a six mois, nous avions une vision très opaque de l'opposition. Aujourd'hui, je dirais que c'est encore plus opaque», a reconnu le général lors d'une intervention devant le Centre d'études stratégiques et internationales de Washington. L'an dernier, le général Dempsey, l'ancien secrétaire à la Défense Leon Panetta, la CIA et le département d'Etat s'étaient prononcés en faveur de l'armement des rebelles syriens lors d'entretiens avec Barack Obama.