Les Nations unies revoient leur doctrine de maintien de la paix qui donnait des missions purement défensives aux Casques bleus. Le Conseil de sécurité devait adopter ce jeudi une résolution mettant en place une «brigade d'intervention» en République démocratique du Congo pour lutter contre les rebelles armés, une petite révolution aux Nations unies. Consulté par Le Figaro, le texte prévoit que la brigade constituée au sein de la Monusco, mène avec ou sans l'armée congolaise (Fardc) des «opérations offensives», de manière «solide, ultramobile et versatile» afin de «neutraliser, désarmer» les groupes armés et «empêcher leur expansion». Cette évolution des opérations de maintien de la paix, traditionnellement ancrées dans des missions défensives, constitue «une grande première d'un point de vue doctrinal aux Nations unies», commente un diplomate. Il y aura ainsi une force à deux vitesses, avec, d'un côté, des Casques bleus continuant à faire du maintien de la paix (17 000 hommes pour un territoire plus grand que l'Europe) et, de l'autre, un peu plus de 2 500 troupes allant à la chasse au M23 et autres forces rebelles à l'est du pays. La formule n'est pas sans risques pour les troupes défensives, désormais exposées à de possibles représailles. La brigade sera composée de trois bataillons d'infanterie, un d'artillerie et des commandos basés tous les trois à Goma et opérant sous la direction du commandant de la Monusco. Le texte, rédigé par la France, précise qu'il s'agit d'un contexte «exceptionnel», qui ne saurait créer de «précédent», mais, à l'ONU, on estime que c'est un modèle pour l'avenir. «C'est nouveau, et c'est très important. Du succès ou non de cette mission dépendra le futur des opérations de maintien de la paix», explique un autre diplomate onusien.