Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les Réfugiés (HCR) a critiqué la Turquie vendredi pour avoir renvoyé chez eux 130 Syriens sans l'en avoir informé et a demandé à Ankara d'enquêter sur les heurts à l'origine de ces départs. La Turquie, qui accueille plus de 260 000 réfugiés originaires de Syrie dans 17 camps, a démenti jeudi avoir expulsé plusieurs centaines de Syriens résidant dans le camp de Suleymansah, près de la ville d'Akcakale proche de la frontière syrienne, à la suite de heurts avec la police militaire mercredi. Le HCR, qui souligne n'avoir pas été invité par les autorités à surveiller la procédure de retour, rappelle le principe selon lequel les retours forcés sont contraires au droit et qu'ils ne peuvent être utilisés comme «punition ou moyen de dissuasion». Les réfugiés concernés sont retournés dans les régions du nord de la Syrie tenues par les rebelles opposés au président Bachar al Assad. Le HCR n'a pas d'accès direct à ces zones et ne sait pas ce qu'ils sont devenus. Selon un responsable du camp et deux réfugiés syriens encore dans le camp, les réfugiés ont été contraints au retour. Selon la presse turque, les manifestations de mercredi ont commencé après la mort d'un garçon dans un feu de tente qui aurait été provoqué par une installation électrique défectueuse. Des témoins ont rapporté que plusieurs centaines de Syriens ont été mis à bord de bus et renvoyés à la frontière après les affrontements qui ont opposé des réfugiés aux forces de l'ordre. Pour le ministère turc des Affaires étrangères, les 130 personnes identifiées par des caméras de surveillance comme «ayant participé aux provocations» sont retournées volontairement en Syrie, notamment parce qu'elles ne voulaient pas faire l'objet de poursuites.