Une organisation internationale de défense des droits de l'homme a accusé l'aviation syrienne d'avoir bombardé des boulangeries, hôpitaux et autres cibles civiles, et cette ONG a appelé à l'arrêt de ces raids meurtriers contre les civils, qu'elle qualifie de crimes contre l'humanité. «Les raids ordonnés par le gouvernement, qui tuent délibérément et de manière indiscriminée des civils, semblent s'inscrire dans (une stratégie) d'attaques multiples et systématiques contre la population civile que nous jugeons être des crimes contre l'humanité», a assuré Human Rights Watch. «Les personnes qui commettent intentionnellement des violations sérieuses des lois de la guerre sont coupables de crimes de guerre», ajoute cette organisation basée à New York dans un rapport intitulé «la mort venue des cieux». S'appuyant sur une enquête de terrain dans des zones contrôlées par les rebelles dans trois provinces syriennes, HRW fait état du bombardement de quatre boulangeries, de deux hôpitaux ainsi que d'autres cibles civiles. L'hôpital Dar al-Shifa, dans la ville septentrionale d'Alep, a ainsi été la cible de quatre attaques, selon cette organisation. «Village après village, nous avons trouvé une population terrifiée par son aviation», souligne Ole Solvang, chercheur dans le département des urgences de HRW. «Ces raids illégaux, qui tuent et blessent beaucoup de civils, visent à susciter des destructions, la peur et des déplacements de population», ajoute-t-il. Citant un réseau de militants, HRW assure que «les raids aériens ont tué plus de 4 300 civils à travers la Syrie depuis juillet 2012», date du début des attaques par l'aviation. L'organisation fait également état de l'utilisation de munitions à haute teneur explosive qui détruisent parfois plusieurs maisons en une seule attaque. Un habitant d'Azaz, dans le Nord, a indiqué à HRW qu'au moins 12 membres de sa famille avaient été tués dans le seul bombardement de leur domicile le 15 août dernier. «J'ai enterré 12 membres de ma famille, dont mon père, ma mère, ma sœur et ma belle-sœur. Walid, mon frère, a été déchiqueté et je ne l'ai pas tout de suite reconnu. Nous avons enterré les enfants de mon frère aussi. Le plus jeune n'avait que 40 jours», a assuré l'homme qui s'est présenté sous le nom d'Ahmed. Une des armes utilisées dans l'attaque d'Azaz était une bombe à fragmentation dont «le rayon de nuisance peut atteindre 155 mètres», assure HWR.