Dans ce contexte, sous le titre Washington invente le prétexte des armes chimiques pour justifier une guerre contre la Syrie, le journaliste Bill Van Auken (wsws) écrit : « Toutes les déclarations alambiquées (de Washington et de ses alliés) soulignent le caractère mensonger de ces accusations. Il n'y a aucune preuve que le régime Assad a utilisé des armes chimiques. Le gouvernement syrien a lui-même accusé les rebelles soutenus par les Etats-Unis - dominés par des éléments liés à Al-Qaïda qui se sont vantés d'avoir obtenu de telles armes et d'être préparés à les utiliser - d'avoir mené une attaque au gaz dans le village de Khan Al-Assal près d'Alep en mars dernier. D'après l'armée syrienne, l'arme était une roquette transportant du chlore gazeux qui a été tirée à partir d'une région contrôlée par les rebelles en direction d'un point de contrôle militaire du gouvernement. Parmi les victimes se trouvaient plusieurs soldats. Le régime Assad a demandé que les Nations unies envoient une équipe d'inspection afin d'enquêter sur l'incident, mais les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France ont demandé qu'un accès complet à tout le pays et à toutes les installations syriennes soit donné à cette équipe. Cela aurait créé le même genre d'inspection qui fut utilisé pour préparer l'invasion américaine de l'Irak. Sachant qu'ils ne possèdent aucune preuve et que les seuls renseignements qui existent montrent du doigt des éléments affiliés à Al-Qaïda qu'ils ont soutenus, les Etats-Unis et leurs alliés sont néanmoins déterminés à utiliser les accusations d'armes chimiques pour vendre une autre guerre à la population. De ce fait, l'administration Obama concrétise ses menaces, elle affirme que l'utilisation d'armes chimiques en Syrie est la « ligne rouge à ne pas franchir ». Mais qu'est-ce qui donne aux Etats-Unis l'autorité morale de proclamer une « ligne à ne pas franchir » sur cette question ?... Dans sa guerre de près de neuf ans en Irak, l'armée américaine a utilisé des armes chimiques qui ont eu des conséquences dévastatrices. Dans son siège barbare de Falloujah, elle a employé des bombes au phosphore blanc et une forme avancée de napalm, les deux armes étant bannies par les conventions internationales, pour brûler vifs des hommes, des femmes et des enfants...comme Israël à Ghaza. Ainsi, ce tournant soudain vers la promotion du prétexte des armes chimiques pour une intervention militaire directe exprime la frustration que ressentent de plus en plus les Etats-Unis et leurs alliés européens devant l'échec de leurs forces par procuration en Syrie à faire un quelconque progrès dans le renversement du régime Assad. La vraie question dans ce conflit n'est pas la nature du régime syrien, mais la nature des régimes qui dirigent les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne. Ces régimes se lancent dans une autre division prédatrice du monde comme celles qui ont produit les deux grandes guerres mondiales». En fait, il n'y a aujourd'hui aucune concurrence entre ces quatre pays. Ils sont tous soumis à Israël. Enfin, un autre pronostic de Robert Fisk sur les troupes régulières en Syrie : « Les soldats sont combatifs et peut-être, à l'heure actuelle, sont-ils en train de gagner une guerre impossible à gagner... ». Les Etats-Unis et leurs alliés ne se dirigeraient-ils pas vers un nouveau bourbier... à l'irakien-ne ? (suite et fin)