Intervenant au cours de la réunion du Conseil des droits de l'Homme à Genève, l'ambassadeur syrien a déclaré que le Qatar a déboursé jusqu'ici plus de 3 milliards de dollars pour le recrutement de «djihadistes» et des prostituées pour combattre en Syrie. A la demande du Qatar, la Turquie et les Etats-Unis, les membres du Conseil des droits de l'Homme à Genève se sont réunis en urgence pour voter une résolution, condamnant l'intervention des combattants étrangers en Syrie. Les trois pays visent directement les combattants du «Hezbollah» qui se battent aux côtés des forces armés syriennes notamment dans la région de Qousseir. Le texte demande aux autorités syriennes de permettre un accès libre et sans entrave aux Nations unies et aux agences humanitaires pour que ces dernières puissent secourir les civils. Prenant la parole, le représentant de la Syrie à Genève a dénoncé l'ingérence des trois pays qui ont déposé cette résolution avant de tirer à boulets rouge sur le Qatar. «Saviez-vous Mesdames et Messieurs que le Qatar qui condamne aujourd'hui l'intervention des combattants étrangers en Syrie a dépensé jusqu'à ce jour plus de 3 milliards de dollars dans le recrutement des «djihadistes». Les dirigeants du Qatar sont allés chercher des milliers de «mercenaires» dans près de 40 pays, a ajouté le représentant de la Syrie. Cet état de fait n'est pas une surprise puisque des experts en terrorisme ont indiqué que les Syriens ont quitté leur pays laissant place aux milliers de «djihadistes» venant essentiellement de la Tunisie, Egypte, Libye, Bosnie, Yémen, Afghanistan, Irak, Jordanie, Grande-Bretagne, Belgique, France, Italie, Suisse, Finlande, Suède, Pays Bas, Danemark, etc. Ces «combattants» ont été recrutés par le Qatar et l'Arabie Saoudite selon les mêmes experts. D'après M. Aron Zilin, chercheur à l'institut de Washington pour les politiques du Proche-Orient, le nombre des jeunes islamistes endoctrinés et envoyés en Syrie dépasse les 20 000 Tunisiens. Ces jeunes appartenaient essentiellement aux mouvements d'Ennahda et des Salafistes en Tunisie. Le comble est que les 80% des étrangers qui ont rejoint l'opposition en Syrie ont choisi de combattre sous la bannière du Front d'Al-Nosra, alliée de la nébuleuse organisation terroriste «Al-Qaïda». Des médias tunisiens ont non seulement confirmé la présence des milliers de «djihadistes» tunisiens en Syrie mais également des jeunes femmes tunisiennes dont certaines n'ont pas dépassé les 17 ans. Selon plusieurs chaînes de télévision et journaux privés tunisiens, des dizaines de jeunes filles ont été également expédiées en Syrie pour un autre «djihad » à savoir le «nikah», voire relations sexuelles. Des centaines de familles tunisiennes ont pleuré en manifestant devant les institutions tunisiennes réclamant aux autorités de trouver une solution à leurs fils et filles qui se trouvent en Syrie. «Notre progéniture a été induite en erreur et envoyée en enfer en Syrie», a déclaré une mère au micro d'une station de télévision. En l'absence d'un représentant tunisien en Syrie, certaines familles tunisiennes ont même demandé à titre humanitaire l'intervention de l'Etat algérien pour les aider à rapatrier leurs fils et filles encerclés dans plusieurs fronts de combat en Syrie. En somme, la réunion urgente du Conseil des droits de l'Homme à la demande du Qatar, Turquie et des Etats unis a laissé perplexe l'opinion internationale et surtout les politiciens qui s'interrogent sur les deux poids deux mesures de la chose. «Pourquoi le Conseil des droits de l'Homme à Genève ne s'est-il pas réuni lorsque des milliers de mercenaires et de «djihadistes» ont envahi la Syrie, ont-ils conclu.