Tout faire pour un été moins tragique dans nos plages. Tel est le défi difficile que tente de relever la Protection civile en ce début de saison estivale qui enregistre, avant même son ouverture, plus de 25 noyades mortelles, dont certaines ont été constatées dans les réserves d'eau. «Ce ne sera pas une mince affaire, mais il faut persévérer dans les campagnes de sensibilisation et exploiter les différents supports médiatiques pour faire passer le message et inculquer aux estivants la culture de la prévention en respectant, notamment, les consignes de sécurité par l'abstention de s'aventurer dans des plages interdites à la baignade ou de se baigner en dehors des heures de surveillance», a expliqué le directeur de la Protection civile depuis Aïn Témouchent où il a procédé avant-hier à l'installation du dispositif de surveillance des plages. Le colonel Mustapha El-Habiri plaide, à cette occasion, à ce qu'on apprenne d'abord la baignade aux jeunes Algériens, notamment à l'intérieur du pays, marqué chaque été par le décès des dizaines de personnes dans les plans d'eau (barrages, oueds... ). Comment y parvenir ? Construire davantage de piscines, une dans chaque commune si c'est possible, recommande le patron de la PC qui croit dur comme fer que si ces bassins sont disponibles en grand nombre, on n'arrivera pas à enregistrer tant de morts dans les plages et les réserves d'eau, comme c'était le cas l'été dernier où le bilan portait sur 102 victimes dans les plages et 115 noyés constatés dans les plans d'eau, de véritables bassins de la mort. Dans les plages, le constat des services de la Protection civile est sans appel : 73% des noyades, soit 68 morts, ont été observées dans des plages non surveillées ou ayant lieu en dehors des heures de surveillance (9h-19h). «C'est ce comportement irresponsable qu'on doit bannir afin d'éviter les drames. À notre niveau, nous nous attelons, durant toute la saison estivale et même avant, à sensibiliser les populations, à travers notamment les caravanes de prévention qui sillonnent toutes les villes côtières, ainsi que celles de l'intérieur du pays, pour expliquer aux gens les dangers et les risques qu'ils encourent dans les plages, mais aussi les autres risques liés à la saison estivale tels les feux de forêt et les envenimations par le scorpion», a encore souligné le colonel Mustapaha El-Habiri. À propos justement des feux de forêt, le DG de la Protection civile remet au goût du jour la question de l'inaccessibilité dans certaines régions et affirme que les walis ont été instruits pour ouvrir des pistes afin de permettre aux pompiers d'accéder dans les zones sinistrées. «C'est un vrai problème qui nous empêche de maîtriser les incendies dans ces zones», a-t-il regretté, écartant en revanche l'éventualité de recourir, du moins pour cet été, aux nouveaux hélicoptères acquis, pour, entre autres, lutter contre ce phénomène qui affecte chaque année le tissu végétal de notre pays. «Cela devra se faire normalement l'année prochaine», a affirmé le colonel El-Habiri qui estime qu'il laisse encore un «peu de temps» aux pilotes dans leur formation. «Ils doivent s'aguerrir au maximum avec ces appareils de haute technologie, pour mieux affronter les dangers. D'ailleurs, des exercices et autres manœuvres sont prévus prochainement, ce qui permettra aux pilotes de maîtriser définitivement la situation», a-t-il indiqué. Pour revenir au dispositif opérationnel des plages de cette année, la Protection civile mobilise plus de 1 150 éléments affectés dans les 373 plages autorisées à la baignade, renforcés toutefois par 10 000 agents saisonniers, contre 8 670 agents l'année écoulée. 184 plongeurs et autant d'embarcations pneumatiques d'intervention complèteront le dispositif en question.