Il ne suffit pas de parler pour dire qu'il s'agit de communiquer. La communication politique ? Il y en a actuellement de tous côtés mais pratiquement sans résultats probants. Les collectivités locales en sont absentes, alors que les populations gagneraient à ce que les APC et les APW occupent ce terrain. La communication avait connu son apothéose quand les deux leaders du FIS avaient mis en place une stratégie qui leur avait octroyé une résidence cathodique grâce à laquelle ils entraient pratiquement chaque soir dans tous les foyers. Sans cesse, les journaux leur arrachaient des «exclusivités» ce qui faisait peut-être bien marrer ces deux chefs du parti qui avait fini par connaître sa dissolution. Il y a également, pendant une bonne durée de temps, assez longue même, Belkhadem et Ouyahia qui surent «amuser la galerie» et focalisaient sur eux les attentions médiatiques. Révision ou pas ? Candidat ou pas ? En matière de communication, c'était de la haute voltige. Cela avait donné du grain à moudre à la classe politique, dans un champ politique débarrassé de ses joueurs. Ils avaient réussi à sortir l'animation politique de son hibernation, une trop longue hibernation. Ils avaient eu l'intelligence (un ancien chef de département à la Présidence disait pourtant qu'il ne faut pas tout le temps chercher une dose d'intelligence dans ce qui se fait) d'occuper le terrain et d'orienter le débat ou les spéculations, occupant l'opposition et la détournant de ce qui aurait pu être sa mission. Ils jouaient au ping-pong, le premier annonçant très tôt la révision de la Constitution et le second répondant qu'il était trop tôt d'y penser et que, de toute façon, c'est une prérogative du Président. Idem pour ce qui concerne la candidature du Président à un troisième mandat, selon donc le même scénario. C'était toute la classe politique, les observateurs et les populations qui constituaient la balle de jeu. Apparemment, ils s'étaient concertés (ou ils en étaient instruits), entretenant ce qui pouvait être lu sous l'angle de contradictions entre les deux chefs de parti et même une concurrence au point où il était pensé qu'ils se détestaient cordialement. Par cette stratégie d'occupation des médias, les deux alliés (alliés malgré eux ?) savaient dangereux un vide politique à l'approche de l'élection présidentielle et avaient choisi les thèmes devant rendre un semblant de vie à un champ politique dont on avait oublié jusqu'à l'existence.