Des affrontements ont éclaté hier dans plusieurs villes du pays entre des partisans et opposants à Mohamed Morsi. Selon des sources hospitalières, plusieurs personnes ont été tuées et plus de 500 autres ont été blessées dont des membres des forces de sécurité. Les manifestants anti-pouvoir ont également incendié plusieurs sièges et bureau des Frères musulmans. Quelques minutes seulement après la fin de la grande prière, les partisans de M. Morsi ont entamé un rassemblement à durée illimitée sous le slogan «la légitimité (de l'élection de M. Morsi) est une ligne rouge», devant la mosquée Rabaâ al-Adawiya de Nasr City, un faubourg du Caire. Sur la place Tahrir, dans le centre du Caire, et dans d'autres quartiers de la capitale, des milliers de manifestants anti-Morsi défilaient de leur côté, arborant des drapeaux égyptiens et criant «dégage». Les anti-Morsi manifestaient également dans le delta du Nil (nord), à Port-Saïd sur le canal de Suez, et à Alexandrie (nord) où des heurts ont éclaté entre les deux camps faisant au moins 10 blessés selon un responsable de la Sécurité. Selon des sources dignes de foi, des affrontements ont éclaté entre les deux camps faisant plusieurs morts et blessés. Toujours selon les mêmes sources, plusieurs sièges et bureaux appartenant aux Frères musulmans ont été incendiés. La télévision a montré des images de manifestants courant dans tous les sens dans la région de Sidi Gaber à Alexandrie (nord) et des tirs étaient entendus. Elle a également diffusé des images montrant des colonnes de fumée s'échappant des locaux du siège du Parti de la liberté et de la justice (PLJ), vitrine politique des Frères musulmans, incendié dans le même quartier. Des renforts de la police ont été dépêchés sur place pour disperser les manifestants, selon le responsable. Des heurts meurtriers ont émaillé cette semaine les manifestations pro et anti-Morsi en Egypte, à deux jours d'une mobilisation monstre attendue dimanche à l'appel de l'opposition pour réclamer le départ de M. Morsi. Le climat se tend en Egypte à l'approche d'une manifestation contre le président islamiste Mohamed Morsi qui doit avoir lieu aujourd'hui, à l'occasion de l'anniversaire de son accession au pouvoir. Plusieurs partis islamistes ont manifesté vendredi. Et ce pour une «durée indéterminée ». De quoi faire redouter de nouvelles violences. Le bras de fer entre partisans et opposants du président égyptien va donc se jouer dans la rue à l'occasion du premier anniversaire de son investiture. Des anti-Morsi ont déjà installé des tentes place Tahrir. Le mouvement Rébellion ( Tamarod en arabe est un mouvement populaire créé en avril pour demander le départ du président, ndlr) et l'opposition libérale appellent à un grand rassemblement aujourd'hui pour réclamer une élection présidentielle anticipée. Pour ses opposants, Mohamed Morsi a perdu toute légitimité : son bilan économique et social est désastreux d'abord. Et surtout, il a fait adopter une Constitution dont ses détracteurs affirment qu'elle vise à concentrer tous les pouvoirs aux mains des islamistes. Pour ses adversaires, Morsi est l'homme qui a dérobé les idéaux du printemps arabe au seul profit des Frères musulmans. De leur côté d'ailleurs, plusieurs partis islamistes, dont celui des Frères musulmans, ont eux aussi décidé de manifester dès ce vendredi. Tarek Morsi est le porte-parole du parti Liberté et justice, l'aile politique des Frères musulmans. Il réaffirme la légitimité de Mohamed Morsi et accuse l'opposition d'entraver le processus démocratique. Au moment où nous mettons sous presse, de nouveaux heurts ont été signalés dans plusieurs régions du pays, nous y reviendrons.