La première soirée de la 9e édition du Festival international des danses populaires de Sidi Bel-Abbès a tenu jeudi soir toutes ses promesses. Le public très nombreux, présent au théâtre de verdure Saïm Lakhdar et constitué essentiellement de familles, a eu droit à un programme très riche en couleurs, en mouvements et en sonorités «venu» des quatre coins du monde. Pour souligner la dimension internationale de ce traditionnel rendez-vous incontournable qu'abrite chaque année la capitale de la Mekkara, les organisateurs ont mis l'eau à la bouche au public en proposant, en guise de prélude une chorégraphie à laquelle ont pris part des représentants des 13 troupes étrangères présentes à Sidi Bel-Abbès. La chorégraphie signée par Mahmoudi a été le moment fort, annonçant d'autres agréables surprises tout le long de la soirée. Puis, place au spectacle : à tout seigneur, tout honneur. C'est la troupe Amel Achbel Ghozlane de Sidi Bel-Abbès qui a ouvert le bal. C'est sous les sons percutants du «guelal» et de la flûte, que les jeunes danseurs Abassi ont exécuté une danse typique de la région, dans laquelle l'incontournable «matrag» (bâton) est à la fois arme de guerre et instrument de labours. Les danseurs ont perpétué avec précision des gestes ancestraux et séculaires, soulignant leur attachement à la terre. Ce même thème d'attachement à la terre et au monde agraire a été la trame du spectacle proposé par la troupe nationale folklorique de Tunisie, créée en 1962. Danseuses et danseurs, drapés de tenues traditionnelles, ont exécuté une danse, en plusieurs tableaux, liée au monde agricole, aux rites agraires que partagent en commun les populations maghrébines. Par la suite, le public a été convié à un long mais exaltant voyage à travers la Colombie, les Emirats arabes unies, la Turquie, le Liban, l'Ukraine, la Biélorussie, la Serbie, l'Albanie, l'Espagne et la France. Danses rythmées et très colorées, élégance dans le geste, souplesse dans le pas et parfaite cohésion et communion entre les artistes eux-mêmes et puis avec le public : autant d'ingrédients qui ont fait de cette première soirée une réussite parfaite aussi bien sur le plan artistique qu'organisationnel. Des moments forts ont marqué cette première soirée comme les prestations des troupes colombienne, libanaise, émiratie ou encore ukrainienne. Toutefois la grande surprise est venue d'Espagne, avec un spectacle «made in Algeria», concocté par une professeur de danse d'origine algérienne établie en Espagne depuis 22 ans. Après avoir admiré la finesse et la beauté des gestes des danseuses espagnoles qui ont exécuté des mouvements d'une rare beauté aux sons rythmés des guitares sèches, des castagnettes et des claquettes, ces jeunes artistes ont agréablement surpris le public en proposant un cocktail détonnant composé de musique raï, de danse algérienne et de flamenco. L'assistance a positivement réagi en reprenant en chœur les paroles du tube et en applaudissant fort la prestation de cette formation portant le très significatif nom d'«El djazaïr». Ces prestations de troupes étrangères ont été ponctuées par des «incursions» de troupes venues de diverses régions du pays comme celles de Tizi Ouzou, d'Illizi ou encore de Sétif. Des passages réussis devant le public qui ont apporté des tonalités et des rythmes «bien de chez nous». Cette 9e édition du Festival international s'est ouverte dans la soirée dejeudi avec la participation de 13 pays dont la Colombie, la Palestine, l'Albanie, le Liban, la France, la Serbie, la Turquie, l'Ukraine, la Biélorussie et l'Espagne etc. en plus de treize autres troupes représentant diverses régions du pays. Cette 9e édition est inscrite dans le cadre du cinquantenaire de l'Indépendance nationale et dédiée à la Palestine. Elle se poursuivra jusqu'au 1er juillet. Mercredi dernier en fin d'après-midi, les habitants de la capitale de la Mekkera ont eu un aperçu de la richesse du programme concocté par les organisateurs à travers un défilé des troupes participantes. Celles-ci ont sillonné les principales artères de la ville, en exécutant des danses et autres chants reflétant la diversité et la richesse du patrimoine culturel de leurs régions et pays respectifs. Cette 9e édition se déroulera, au niveau de six scènes implantées en divers quartiers de la ville de Sidi Bel-Abbès, dans les places du 1er novembre 1954 et El Wiam. Des troupes étrangères se produiront également dans les wilayas de Tlemcen, Saïda et Aïn Témouchent. En marge de cette manifestation, des expositions d'arts plastiques sont prévues outre des expositions du produit artisanal de la région et la fantasia.