Les Egyptiens se sont réveillés hier sur un carnage qui a eu lieu devant le siège de la garde Républicaine. 51 personnes ont trouvé la mort et plus de 300 autres ont été blessés parmi les militants islamistes. Du côté des militaires, un officier a été tué et 40 autres ont été blessés par balles. Tout a commencé à l'aube, lorsque des tirs des militaires ont fait au moins 51 morts et plus 322 blessés parmi les partisans du président Morsi qui organisaient un sit-in devant le siège de la Garde républicaine au Caire. Selon les autorités, des groupes armés ont attaqué à l'aube le siège des forces armées tuant un officier et blessant plus de 40 militaires. La réplique des militaires a fait plus de 50 morts et plus de 322 blessés, ont indiqué les sources officielles. Après cet état de fait, les forces armées ont déclaré qu'elles ont arrêté plus de 200 islamistes armés. Selon les Frères musulmans, les militaires ont tiré sur les manifestants alors qu'ils étaient en train d'accomplir la prière de l'aube. Toujours selon eux, 53 personnes dont 5 enfants ont trouvé la mort alors que 400 autres ont été blessés. Des manifestants islamistes ont indiqué aux médias que les militaires avaient tiré à balles réelles et lancé des grenades lacrymogènes pour disperser les participants à un sit-in devant le bâtiment militaire. Après ce qui est défini comme un «massacre», les Frères musulmans ont appelé à un «soulèvement». Le parti de la justice et de la liberté (PLJ), vitrine politique de la confrérie, appelle dans une déclaration écrite au «soulèvement du grand peuple d'Egypte contre ceux qui sont en train d'essayer de lui voler sa révolution avec des chars». Le PLJ «presse la communauté internationale, les groupes internationaux et tous les hommes libres du monde d'intervenir pour empêcher d'autres massacres et l'apparition d'une nouvelle Syrie dans le monde arabe». Sur le plan politique, il semblerait que le président qui assure la transition aurait choisi M. Ziad Bahaa Eldin, un technocrate de centre-gauche pour diriger le nouveau gouvernement. Ziad Bahaa Eldin, 48 ans, un avocat d'affaires de formation, a dirigé plusieurs institutions chargées des investissements étrangers ou de la surveillance des marchés, puis fait partie du conseil d'administration de la Banque centrale. Il est entré en politique après la chute de Hosni Moubarak début 2011 comme l'un des dirigeants d'une formation laïque de centre-gauche, le Parti social-démocrate égyptien, et avait été élu député d'Assiout (sud) fin 2011. Il est le fils d'un écrivain et intellectuel égyptien renommé, Ahmad Bahaa Eldin. Le nom de Baha Eldin a circulé au moment où l'ex-président de l'Agence internationale de l'agence atomique, Mohamed Al-Baredei, était pressenti pour y être désigné à la tête du nouveau gouvernement. Après le rejet de la candidature d'Al-Baradei, le chef du parti salafiste al-Nour a rejeté l'éventuel nomination de Ziad Bahaa Eldin en raison de son militantisme au Front du salut national (FSN, principale coalition de l'opposition à Mohamed Morsi). «Nous n'avons pas d'objection personnelle (contre Ziad Bahaa Eldin) qui est une figure économique importante, mais nous rejetons sa candidature parce qu'il fait partie du Front du salut national», a déclaré Younès Makhyoun. S'il est nommé, ce choix traduirait une volonté des nouvelles autorités de s'attaquer en priorité aux graves difficultés économiques du pays, en proie à une chute du tourisme, un effondrement des investissements étranger et une chute de ses réserves de devises notamment. Les islamistes appellent au soulèvement et déclarent la guerre aux forces armées Quelques minutes seulement après ce carnage, les cadres des Frères musulmans et de plusieurs autres mouvements islamistes ont appelé le peuple au soulèvement. Les mêmes responsables ont ajouté que désormais, ils sont en guerre avec les forces armées. Parmi ceux qui appellent à l'intifadha, «soulèvement», le Parti de la justice et de la liberté.