La confrérie ainsi que ses alliés ultraconservateurs risquent de perdre des partisans, notamment parmi les jeunes, qui estiment que l'expérience démocratique a échoué dans le pays et qui pourraient être désormais tentés par un recours à la violence. Dans un commentaire posté sur Facebook, Essam el-Haddad, conseiller de Mohamed Morsi pour les questions de sécurité nationale, résume clairement ce risque après les événements intervenus mercredi en Egypte. «Le message va retentir d'une manière parfaitement claire dans le monde musulman : la démocratie n'est pas pour les musulmans», écrit-il. Mohammad al-Beltagi, membre de la confrérie dont plusieurs membres ont été appréhendés par les militaires et la police, a, lui aussi, détaillé les menaces qui se profilent désormais en Egypte. Lors d'un rassemblement organisé jeudi devant une mosquée du Caire, il a expliqué : «La question est désormais celle de la position du monde libre qui pousse le pays vers le chaos et qui pousse des groupes autres que les Frères musulmans à revenir à l'idée d'un changement par la force.» Ces signaux d'alarme lancés par les islamistes sont appuyés par «l'éternel prédicateurs de la mort,Youssuf Qardaoui». Ce dernier a appelé samedi dernier les Egyptiens à soutenir le président islamiste Mohamed Morsi renversé par l'armée, déclarant «nulle et non avenue» sa destitution dans une fetwa. Ce mentor des Frères musulmans dont est issu Mohamed Morsi, prévient que «la chariaâ (loi islamique) impose à tous les croyants de faire allégeance au président élu, d'exécuter ses ordres et de se conformer à ses directives». Drôle comme ce prêcheur à la carte soit sujet à une amnésie chronique. Il n'y a pas longtemps il avait incité au renversement de Bachar Al Assad qui pourtant a été également élu par son peuple. Aussi virulent à l'égard de ses «confrères», il n'a ménagé ni l'imam d'Al-Azhar, cheikh Ahmed al-Tayeb, ni le patriarche copte, Tawadros II,qui selon lui n'ont «pas été mandatés» par leurs communautés respectives pour parrainer la destitution de M. Morsi. Quand on sait que Qardaoui a toujours été mandaté par les criminels de guerres en Libye et en Syrie pour légitimer l'assassinat de Kadhafi et qu'aujourd'hui, il nous parle de droits fondamentaux et de chariaâ, on est tenté de se demander avec quel démon s'est-il allié. Premier président démocratiquement élu d'Egypte, M. Morsi, contesté par une partie des Egyptiens, a été renversé mercredi dernier par l'armée qui a argué qu'il n'était pas en mesure de régler la grave crise politique dans le pays. Pour rappel, ce prédicateur a été déchu de la nationalité égyptienne par le président Gamal Abdel Nasser pour son appartenance aux Frères musulmans, puis a obtenu la nationalité qatarie. Il s'est illustré, lors de ses apparitions répétées sur la chaîne satellitaire Al-Jazeera, par ses encouragements aux soulèvements dans les pays du printemps arabe. Mieux serait pour lui de soigner sa débilité sénile, car, il n'a rien compris en politique.