On voit à quel point il n'y a point de vie sans cœur, organe d'à peine 450 grammes. Que de citations émanant des penseurs s'y réfèrent pour exprimer ce qu'il y a de plus abstrait chez l'être humain ! «Le cœur a ses raisons que la raison ignore» en est l'une des plus célèbres. Même la religion fait appel au cœur pour ramener à l'ordre toute personne égarée dans le dédale des tentations diaboliques. «Dieu connaît le contenu des cœurs. Le cœur des incrédules, des hypocrites est malade», lit-on dans le Coran. C'est quand même mystérieux que l'on accuse le cœur de tout ce qui nous arrive en mal ou en bien. «Il n'a pas de cœur, il a un cœur pourri ou il a bon cœur», sont quelques-unes des expressions employées communément en langage populaire pour parler des gens qui nous entourent. Dans le Coran, traduit par D. Masson, considéré comme l'un des meilleurs par rapport à d'autres traducteurs connus, on trouve en préliminaire les mots importants parce qu'ils reviennent souvent dans le Livre sacré. C'est le cas de «croyant», «créer», «désavouer», «ignorance», «miséricordieux», «serviteur», «sagesse», etc. Voici ce qui est dit à propos du cœur : «Le cœur est considéré par les Sémites comme l'organe des facultés intellectuelles : mémoire, attention, intelligence, sagesse. Les termes viscères, entrailles, poitrine seront considérés comme des synonymes de «cœur». On écrira : «Dieu connaît le contenu des cœurs», plutôt que «Dieu sait ce qu'il y a dans les poitrines». De même on préférera la formu- le : «Ceux dont les cœurs sont malades» à «ceux dans les cœurs desquels est une maladie». Ce que maladie veut dire dans les sourates La maladie c'est celle du cœur instable, désirant ce qui est interdit, responsable de tous les maux qui arrivent à tous ceux dont les cœurs sont dévoyés. Ce qui est dit dans la sourate El Baqara est à commenter à l'infini: «Leur cœur est malade Dieu aggrave cette maladie. Un châtiment douloureux sera le prix de leur mensonge» (verset 10). Les malades sont les incroyants ou les hypocrites qui ont coutume de dire : «Nous croyons en Dieu et au jour dernier» mais il ne croient pas, il essaient de tromper Dieu et les croyants mais ils ne trompent qu'eux-mêmes. (v9 et 10 de la même sourate). Et la sourate 7 qui précède celle que nous avons citées est très explicite à propos du cœur en relation avec d'autres organes : «Dieu a mis un sceau sur leurs cœurs et sur leurs oreilles, un voile est sur leurs yeux et un terrible châtiment les attend». La sourate El Maïda reprend le thème du cœur sous le même signe de maladie «: «Tu vois ceux dont les cœurs sont malades se précipiter vers eux en disant : «Nous craignons qu'un coup du sort nous atteigne». Dieu apportera peut être le succès ou un ordre émanant de Lui ? Ils regretteront alors leurs pensées secrètes». (Verset 52). Mais Dieu pour les croyants convaincus est au-dessus de tous et de l'univers qui nous entoure. Il voit tous les cœurs, bons et mauvais. Rien ne Lui échappe. Il a les clefs du mystère que lui seul possède. Il sait ce qui est sur terre et dans les mers. Pas une feuille ne tombe sans qu'elle soit enregistrée, ni un grain sec ou vert dont il n'est pas témoin, dit une aya. Toujours dans la catégorie de ceux qui ont le cœur malade au sens d'être pervers, hypocrite, incroyant, méchant alors qu'en apparence on se présente sous de meilleurs auspices en donnant la meilleure image de soi. La sourate El Anfal (Le butin est là dessus très claire et rejoint les autres sourates qui condamnent ces malades du cœur. Ainsi, il est dit à la aya 49 ce qui suit : «Les hypocrites et ceux dont les cœurs sont malades disaient : «Voilà ceux qui se sont trompés dans leur religion !» Mais Dieu est puissant et juste pour celui qui se confie à Lui». «Le même thème est repris par une sourate atypique, sourate Taouba (l'immunité) parce qu'elle est la seule à ne pas être introduite par la formule d'usage : «Au nom de Dieu, Clément et Miséricordieux». les spécialistes disent d'elle qu'elle a été destinée aux incrédules, hypocrites et non pratiquants. La aya 125 de cette sourate parle du cœur en ces ter- mes : «Elle ajoute une souillure à la souillure de ceux dont les cœurs sont malades et ils meurent incrédules». Le cœur par d'autres images révélatrices des vices humains Il y a une évolution dans la présentation de cet organe vital qui est le moteur humain du point de vue physique, moral et religieux. La sourate Foucilate (les versets clairement exposés) dit au verset 5 : «Ils disent : «Nos cœurs sont enveloppés d'un voile épais qui nous cache ce vers quoi Tu nous appelles, nos oreilles sont atteintes de surdité, un voile est placé entre nous et Toi. Agis donc et nous aussi nous agissons». Le Coran donne des exemples de ceux qui sont en contradiction avec leurs propres paroles. Ils se disent bons croyants alors que c'est le contraire. Dans la sourate «La famille de Imran», Dieu donne à voir ce qui est caché dans les cœurs des faux pratiquants. Ceci est révélé dans la aya 167 : «et afin qu'ils reconnaissent les hypocrites on leur a dit : «Avancez» combattez dans le chemin de Dieu !» ou bien : «défendez mais ils ont répondu : si nous savions combattre, nous vous suivrions certainement». Ils se trouvèrent ce jour-là plus près de l'incrédulité que de la foi. Ils disent avec leurs bouches ce qui n'est pas en leurs cœurs. Dieu connaît parfaitement ce qu'ils cachent». Puis aux cœurs durs des égoïstes, vicieux, Dieu oppose des cœurs adoucis, redevenus peut-être naturellement humains par l'expérience des comportements hypocrites. Nous vous rapportons telle quelle la aya qui en parle dans la sourate «les groupes» : «Dieu a fait descendre le plus beau des récits : un livre dont les paroles se ressemblent et se répètent. La peau de ceux qui redoutent leur Seigneur en frissonne, puis leur peau et leur cœur s'adoucissent à l'invocation du nom de Dieu. Voilà la direction de Dieu d' après laquelle Il dirige qui Il veut. Mais celui que Dieu égare ne trouvera personne pour le diriger». Que chacun en tire une conclusion.