Qui l'aurait cru qu'un jour le club de football de la Jeunesse sportive isservilloise (Les Issers), celui que l'on surnomme «Ezzerga» disparaîtrait de la scène footballistique algérienne par la faute d'irresponsables et d'incompétents ! La JSII est plus qu'un sigle ou un symbole, c'est tout un patrimoine historique de la ville qui a vu naître Sidi Abderahmane ethaâlibi et une fierté de deux villes jumelées depuis leurs créations durant la colonisation française et qui, par cohabitations, ne font qu'une. De mémoire d'Isservillois, jamais le football n'avait galvanisé autant de jeunes dans les années 1960 à 1990, des milliers de fans suivaient partout la formation des Bleue à travers les stades d'Algérie. L'Equipe chère à Ammi Ali Tizarouine (aujourd'hui malade et auquel nous souhaitons un prompt rétablissement), a vendu des rêves : c'était des souvenirs inoubliables pour ceux qui ont vécu l'épopée de l'époque des anciens de Sikis, Bouhanik Nordine, Omar, Merzak, Ticherafi, Chaouchi, Kader, Belaid Rachid et Sid Ali, Mmansouri, Rezki, Tizarouine Ali, Guechtouli et autres. La Jeunesse Sportive d'Isserville a été créée dans les années 1928 par les colons et à laquelle se sont intégrés des Algériens qui, par la suite, sont devenus les éclaireurs de toute une génération montante à l'image d'Aït Abderahmane Messaoud (JSK et international), Rahem (JSK), Adjal Ahmed dit Djahmina (JSK, JSBM, NAHD), Tizarouine Wahab (US Chaouia, USM Alger et international). La JSII fait office d'un club, deux en un (Isserville et Issers) qui malheureusement a été dissout sans que les pouvoirs publics ne soient alarmés, on a laissé faire sans se rendre compte que c'est tout un symbole qui disparaît et qu'avec elle, on vient de porter un grand coup à la jeunesse avide à la pratique du football. Il y a quelques années lorsque la formation de la JSII tenait la dragée haute à des clubs huppés et dont la mémoire collective est chargée d'images des joueurs talentueux et des rencontres de football, qui demeurent ancrés dans la cervelle de tout un chacun, n'empêche qu'elle a été un club formateur, une école de football qui avait produit de grands footballeurs. La question qui se pose aux instances locales, wilayales, DJS, MJS est de savoir comment un club aussi historique, qui avait connu le jour, il y a de cela plus de 83 ans et qui possède l'une des pépinières des plus fournies dans la région, n'ait jamais parvenu à se hisser parmi les ténors du football algérien. Les dirigeants incompétents ont été la cause de la disparition du club d'Ezzerga qui, aujourd'hui, fait mal à Aâmmi Ali Tizarouine, l'ex-joueur des Issers et ancien président du club. Ce dernier pense qu'en dépit de la traversée du désert qu'a connu le football isservillois, il existe des constantes incarnées par les gloires d'anciens joueurs qui ont marqué leurs empreintes et qui aujourd'hui encore, continuent d'alimenter des histoires faites de réussites et de sacrifices. Aâmmi Ali Tizarouine est malade certes, mais plus que malade de voir le club de ses amours disparus à jamais, malgré cela, il sait que la JSII possède une grande histoire footballistique et dont les anciens ont la tête pleine de ces souvenirs racontés aux plus jeunes qui, eux, portent une très grande admiration pour la génération qui a tant donné au football isservillois. Demandez-le à la JS Bordj-Ménaïel, la JS Kabylie, la JSM Cheraga, le RC Aarba... Malheureusement qu'est devenue cette formation par rapport aux clubs cités ? Non seulement autrefois la JSII a moisi aux fins fonds des divisions inférieures mais elle vient de faire l'objet de dissolution par les instances locales, mais cette fois-ci avec la complicité de certains et l'indifférence des autres, elle vient de disparaître à tout jamais ! En effet ni l'APC des Issers, ni l'APW, ni la wilaya n'ont daigné à lever le moindre pouce pour sauver les meubles. Dommage, vraiment dommage pour une ville qui n'a rien à offrir à sa jeunesse, en contrepartie de cette faillite et dire qu'elle possède un très grand stade architectural digne du nom. La jeunesse des Issers ne mérite pas ce qui lui arrive.