Des brouilleurs de téléphones portables ont été installés, depuis quelques temps, dans des mosquées pour mettre fin aux désagréments causés par les sonneries, notamment pendant l'accomplissement des prières et des prêches. Le directeur de l'orientation religieuse et de l'enseignement coranique au ministère des Affaires religieuses et des Wakfs, Youcef Ben Mehdi, a indiqué à ce propos que «l'utilisation de ce type d'appareil n'est intervenu qu'après avoir constaté que plusieurs fidèles s'entêtent à laisser leur mobile en marche au lieu de le mettre en mode silencieux ou de l'éteindre, malgré les campagnes de sensibilisation». Tout en expliquant qu'il s'agit d'une initiative des imams et des associations de mosquées, émanant parfois même de dons de fidèles. Ben Mehdi n'exclut pas, toutefois, que l'installation de cet équipement va se généraliser «petit à petit» à l'intérieur des mosquées, car demeurant la «meilleure solution» pour accomplir en «toute sérénité» le 2e pilier de l'islam. Cependant, le brouillage des téléphones portables cause des désagréments auprès des habitants avoisinants la mosquée, puisque son effet agit également autour du périmètre des mosquées. Le même responsable a fait remarquer qu'il se peut qu'au moment de la prière, des habitants du quartier auront besoin d'appeler, mais ils ne peuvent pas le faire et sont obligés d'attendre la fin de la prière ; il appelle les fidèles à «plus de civisme» pour mettre leur téléphone en mode silencieux ou l'éteindre carrément. De son côté, l'imam de la mosquée Omar Ibn el-Khattab de la Cité radieuse (El-Harrach, est d'Alger) a indiqué que cela fait cinq ans que la mosquée qu'il dirige est dotée de cet équipement. Précisant que «c'est un don d'un fidèle. Il est connecté au micro qui, une fois allumé, le brouilleur s'active automatiquement». L'imam a confié que «nos tentatives de convaincre les fidèles d'éteindre leur portable ou de les mettre en mode silencieux pendant la prière sont restées vaines. C'est pour cela que nous avons décidé d'utiliser ce moyen technologique». Interrogé sur le désagrément que peut engendrer le brouilleur sur les habitants du quartier, il a précisé que seuls les commerçants qui sont près de la mosquée sont touchés. Disant qu'ils se sont déjà plaints de ce désagrément, mais après leur avoir donné les raisons du brouillage, ils semblent bien prendre la chose. Pour sa part, l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT) a affirmé que cet équipement n'est soumis à «aucune autorisation» pour son utilisation. Le responsable de la communication à l'ARPT, Amar Ingrachen, a indiqué que l'ARPT ne délivre pas d'autorisation d'exploitation de brouilleur de GSM. «L'utilisation des brouilleurs de mobile n'est contrôlée, pour l'instant, par "aucun organisme" et, par conséquent, ces équipements peuvent être commercialisés librement», a-t-il expliqué. Cependant, le même responsable n'écarte pas l'éventualité, à l'avenir, de soumettre l'importation et la commercialisation de ce genre d'équipement à une autorisation de la part des autorités compétentes.