L'Egyptienne Riham Abdelhakim a offert jeudi soir au nombreux public constantinois, lors de la 6e soirée du Festival international du malouf, une soirée Tarab, tout en émotion poétique et musicale, en reprenant des chefs-d'œuvre du patrimoine arabe. Accompagnée par un orchestre dirigé par le maître du qanoun, Saber Abdessatar, dont le talent, la virtuosité et la maîtrise ont enchanté l'assistance, Riham, élégante dans une robe du soir rose, a entamé sa prestation avec «Alf leila oua leila» de la grande Oum Keltoum. Sa voix sublime et son application ont subjugué le public. Rassurée par l'effet qu'elle produit sur l'assistance, Riham, de plus en plus à l'aise sur scène, donne libre cours à sa voix puissante en entonnant «Ajaban li ghazalin katlin», «Ya lail sabou mata ghadouhou», des mouachahates interprétées par la diva Fairouz, pour enchaîner ensuite avec «Rouh ya noum min ain habibi» de Nadjat Essaghira, «Ani el ouchak saalouni» et «Inta omri» de l'astre de l'Orient Oum Keltoum. Riham Abdelhakim, cantatrice de Dar el Opera du Caire, a rendu hommage à Warda, présentée comme «le cadeau de l'Algérie pour l'art, l'Egypte et le monde arabe», en chantant «Mali oua ana mali», très applaudie par le public. Entre deux chansons, le maestro Saber Abdessatar et sa formation exécutent, en guise de clin d'œil à l'Algérie et au malouf, des passages du Beshraf «Li ayi sababin tahjirou», chaleureusement accueilli par le public. En première partie de soirée, la troupe constantinoise de Adel Meghouache lauréate du troisième prix du dernier concours du festival national du malouf, a présenté un cocktail de malouf constantinois, tunisien et marocain, interprétant avec brio «Haramtou bik noua'assi», «El ouahchu jara aliya» dans une nouba sur le mode isbahan avec un délicieux istikhbar et un mçader, dans la pure tradition du malouf constantinois. Une prestation très appréciée par le public et par la mémoire vivante du malouf, Mohamed-Tahar Fergani qui a tenu à monter sur scène et à remercier Adel Meghouache, avant d'improviser un istikhbar qui a produit son effet sur le public qui s'est levé pour saluer le maître.Après le spectacle Adel Meghouache s'est dit «honoré» de participer pour la première fois au festival international du malouf, soulignant que son passage au théâtre régional de Constantine dans un tel événement culturel, est «le fruit des années de travail et d'assiduité». Elève de l'association culturelle El Bestandjia, Adel Meghouache a appris ses premières notes musicales avec Abdelmoumen Bentobal, avant d'adhérer à d'autres associations versées dans la musique andalouse. Depuis quatre ans, le jeune artiste a formé sa propre troupe, dirigée par son frère Nacer Meghouache et œuvre à préserver le cachet authentique du style musical andalou et ambitionne de revenir au festival international du malouf, dans sa prochaine édition. La 6e soirée de cet événement culturel a été marquée par un hommage posthume à Hamou Fergani (1884-1972), père de Mohamed-Tahari, et qui fut un chanteur émérite du genre Hawzi. Cette édition du festival international du malouf a été ouverte samedi dernier sous le slogan «le malouf, une pulsation dans le monde». La soirée de clôture sera «confié», vendredi soir, à la troupe jordanienne Naya et au chanteur turc Dimitri Oglo.