Les Etats-Unis et la Russie sont d'accord pour demander au Conseil de sécurité des Nations unies d'organiser la conférence de paix sur la Syrie au cours de la deuxième semaine de novembre, a déclaré hier John Kerry. «Nous allons demander qu'une date soit arrêtée le plus rapidement possible», a dit le secrétaire d'Etat américain au cours d'une conférence de presse commune avec le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, en marge d'un sommet Asie-Pacifique en Indonésie. Jugeant que le lancement du processus de destruction des armes chimiques syriennes constituait un «bon début», John Kerry a aussi, de manière inhabituelle, adressé un compliment au régime de Bachar al Assad qui, selon lui, a eu le mérite de respecter la résolution de l'Onu sur le démantèlement de son arsenal chimique. «Je trouve extrêmement significatif qu'hier, dimanche, dans la semaine qui a suivi l'adoption de la résolution, on a déjà commencé à détruire des armes chimiques», a-t-il dit. «Je pense aussi qu'il faut porter au crédit du régime d'Assad cette rapidité à respecter cette résolution, comme il est censé le faire», a ajouté le secrétaire d'Etat. «Je ne vais pas répondre aujourd'hui de ce qui se passera dans plusieurs mois mais c'est un bon début et nous devrions saluer un bon début». John Kerry et Sergueï Lavrov verront l'émissaire spécial de l'Onu sur la Syrie, l'Algérien Lakhdar Brahimi, pour fixer une date pour l'ouverture de la conférence Genève 2, dont Washington et Moscou ont émis l'idée en mai dernier. «Notre espoir commun est que (la conférence) puisse avoir lieu en novembre», a poursuivi Kerry. «La date définitive et les conditions de participation devront être déterminées par les Nations unies». Dimanche, Brahimi a toutefois émis des doutes sur la possibilité d'organiser cette conférence internationale le mois prochain. Il n'y a «rien de sûr à 100%», a-t-il dit sur TV5 et RFI. Dans une interview au magazine allemand Der Spiegel, le président al Assad déclare qu'il ne négociera avec les rebelles que si ceux-ci déposent les armes et il se félicite du soutien de la Russie, selon lui plus fort que jamais, à son gouvernement. «A mon avis, une opposition politique n'a pas à prendre les armes. Si elle accepte de déposer les armes et assure un retour à la normale, alors on peut discuter», dit-il. Sergueï Lavrov, de son côté, a souligné que les groupes de l'opposition syrienne devaient accepter d'aller à Genève sans poser de conditions et devaient aussi être capables de «parler d'une seule voix». Pour John Kerry, cette rencontre avec Sergueï Lavrov a été «l'une des plus productives que nous ayons eues». Les deux hommes ont longuement parlé des moyens de réunir les belligérants syriens à une conférence Genève 2, a-t-il dit. «Nous sommes convenus qu'il n'y avait pas de solution militaire et nous partageons un intérêt à ne pas voir des radicaux islamistes de chaque côté prendre une place plus grande en Syrie, et c'est pourquoi nous avons renouvelé aujourd'hui notre engagement en faveur d'efforts très précis pour faire progresser le processus de Genève aussi rapidement que possible», a déclaré le secrétaire d'Etat américain.