Loin des commentaires pessimistes, et provocateurs des dirigeants et joueurs du Burkina Faso, les Algériens préfèrent se mètrent à l'ombre de l'optimisme. Ce soir, c'est ce terrain qui est privilégié. Les principaux acteurs ont déjà leur plan de vol, savent comment éviter les zones de turbulences que projettent de créer les Etalons pour dérouter les Fennecs de leur cible et aller vers la provocation aux «couleurs égyptiennes». Les médias y contribuent et mettent déjà la pression pour faire bouger leurs supporters. Tout est prêt pour récupérer cette rencontre à leur faveur. «Nous aurons cette victoire par n'importe quel moyen», avertissent les médias. Ce ne sera pas partie facile pour les Verts. «Eviter toute provocation et se concentrer sur le match, c'est ce que feront nos jeunes qui ont compris l'enjeu et ne se laisseront pas abattre, le moral est au beau fixe et l'expérience passée du match Algérie-Egypte est dans les esprits des Verts, donc pas question de se laisser faire...», confie un dirigeant du staff technique à l'un de nos confrères. «Nous sommes conscients de ce qui attend les joueurs sur le terrain et depuis les gradins, nous n'irons pas vers ce bras de fer que cherche à imposer le staff et joueurs, on est là pour jouer et arracher la victoire.» Côté burkina, une conférence de presse a été animée jeudi durant laquelle tout a été «craché». Elle a été animée par l'encadrement technique des Etalons à Joly Hôtel où les journalistes algériens n'avaient pas accès. Les services de communication de la FBF étaient catégoriques «avec comme motifs, entre autres, que les confrères burkinabè n'ont pas été autorisés à assister à l'arrivée des Fennecs». Ce refus fait dire à un journaliste «le ton est donné, ce ne sera pas facile, il faut s'attendre à des étincelles qui risquent de faire très mal». Dans cette salle, c'est la bousculade, le désordre est apparent et les commentaires fusent de partout. A l'ouverture, le président de la Fédération prend la parole pour rassurer les médias du burkina faso, «nous abordons cette rencontre dans la plus grande sérénité», a-t-il déclaré. Le coach adjoint, Brama Traoré, renchérit : «Paul Put souffre de paludisme, mais il a pu conduire toutes les séances d'entraînement. Je puis vous assurer qu'il s'en remet petit à petit et va se porter bien d'ici là. Toute l'équipe aussi est en bonne santé. Les joueurs se sont défoncés et à les voir à l'entraînement, on se dit que la victoire est déjà acquise parce qu'ils sont toujours concentrés. Les combattants sont prêts pour l'assaut final. Ça ne sera pas facile, mais il faut gagner ce match». Quant à l'ancien sociétaire de l'Olympique de Marseille, «tous les matchs sont importants. Ni l'enjeu ni le public ne pourront les influencer. L'Algérie est certes une formation d'expérience, mais nous allons rester sereins, jouer le jeu qu'on sait faire sans se mettre la pression, et cela d'autant que cette équipe nationale a de l'expérience pour avoir joué la finale de la CAN-2013», dit-il. Ce n'est pas le même discours qui est fait par le capitaine des Etalons, «les commentaires d'avant-match relèvent de la guerre psychologique et n'impressionnent pas les Etalons. La vérité, c'est sur le terrain. Les matchs amicaux, on les a souvent perdus face à l'Algérie mais les matchs capitaux, on les a généralement gagnés», a-t-il précisé. Puis Bakary Koné d'enfoncer le clou en ces termes : «Les Fennecs disent qu'ils veulent mourir pour leur pays. Nous, nous sommes déjà morts pour notre pays». Eclats de rires dans l'assistance. Plus grave encore Sita Sangaré rappellera que la devise du Burkina Faso, c'est «la patrie ou la mort, nous vaincrons !» Des déclarations qui illustrent parfaitement la sauvagerie des mots qui caractérise le langage des Etalons. «On dira que le match est gagné d'avance car même après les séances, chacun reste pour un travail spécifique pour lui-même. Chacun cherche à réunir les arguments de son côté pour être le meilleur le jour du match», a noté le coach-adjoint, Brama Traoré, qui a suppléé son mentor Paul Put, malade et absent pour cette conférence de presse. «Jamais les Etalons n'ont humé de plus près le doux parfum d'un mondial et les vice-champions d'Afrique qui veulent poursuivre leur ascension commence à montrer un appétit avant cette fête du football mondial qui aura lieu au Brésil. Les joueurs commencent à sentir Brésil-2014 et pour moi, ce flair va les amener vers la proie», a confié Brama Traoré. Ce serait donc à l'unisson que les Etalons se battront pour obtenir le meilleur résultat afin d'envisager le retour avec plus de sérénité. «On ne va pas s'enflammer, on va simplement jouer le jeu qu'on sait faire et après le résultat viendra car la plupart du temps, l'équipe qui gagne est certainement celle qui a le plus envie», a observé le milieu de terrain de Kuban Krasnodar, Charles Kaboré. L'équipe algérienne qui a foulé le sol burkinabè le jeudi 10 octobre ne se présentera certes pas en victime résignée. Mais face à une formation gloutonne des Etalons, elle devra s'attendre à vivre le calvaire. Ces déclarations à n'importe quelle pièce dénoncent, à elles seules, la nervosité des dirigeants et joueurs qui refusent de croire à une défaite. Préparer le supporter à une «guerre» et non à une rencontre sportive, relève de l'incompréhension et d'une provocation qui n'a jamais fait partie des mœurs des Algériens qui savent ou se trouvent la balle, les buts et le Brésil.