Un nouvel album de manga du bédéiste algérien Said Sabaou relatant la suite, très attendue, des aventures du kick boxeur burlesque converti au combat de rue, est paru récemment aux éditions «Z-link», spécialisées dans la BD, sous le titre «Houma fighter, round 2» (combattant de quartier). Conforté par le succès du premier album de la série «Houma fighter» paru en mai 2012, le mangaka revient cette année à l'occasion du 6e FIBDA (Festival international de bande dessinée d'Alger) - tenu récemment - avec un second album. Dans cette nouvelle œuvre dans le genre «Shônen» (manga destiné aux garçons), Saïd Sabaou poursuit l'histoire de Sofiane Bekhti, kick boxeur banni de la fédération et qui souhaite quitter illégalement le pays. Pour financer son voyage, Sofiane découvre un tournoi de combat de rue nommé «Houma fighter». L'entrée en compétition du héros dans le tournoi ne débute qu'au round 2 de la série. Dans une arène rappelant d'entrée de jeu les combats du célèbre manga japonais «Dragon Ball», des combattants de toutes les régions du pays se retrouvent pour des confrontations loufoques et décalées. Ainsi, Sofiane dit «l'Algérois» se retrouve en prise avec «Driss Lee, le dragon de Skikda», «Maître Liang, le Chaoui chinois de Batna», «Aberkane, maître Chay jutsu de Ghardaïa» ou encore «Captain Azwew», autant de nouveaux personnages aux pouvoirs burlesques qui relèvent et enrichissent le récit mais aussi l'aspect visuel de la BD. Dans les planches de Said Sabaou, même si quelques personnages sont franchement inspirés des mangas nippons, le dessinateur a aussi créé des héros types de la BD algérienne avec des expressions et des émotions exprimées de façon identique à celle du manga. Le scénario de l'auteur relate avec un style particulier basé sur un dialogue quasi cinématographique le premier tour du tournoi en présentant chacun des participants. Les dialogues de cet opus oscillent entre le français et l'arabe dialectal, le tout écrit en lettres latines et relevé d'expressions populaire algériennes généralement inscrites sur des pancartes portées par un petit chat noir qui accompagne le héros, comme le faisait Slim dans «Zid ya Bouzid». La BD étant, selon des spécialistes, un art «à cheval entre la littérature, le dessin et le cinéma», l'album de Said Sabaou remplit, de l'avis des premiers lecteurs, «les critères des trois disciplines et permet au lecteur de visualiser ce que pourrait donner la BD une fois adaptée sur écran» comme cela se fait pour plusieurs mangas. S'adressant autant aux jeunes qu'aux lecteurs adultes, «Houma Fighter, round 2» a déjà réussi, durant le FIBDA, à conquérir un lectorat d'initiés qui attend avec impatience la sortie du troisième round.