Cela dit, qu'en est-il maintenant des Français ? Dans un article datant de décembre 2012, sous titré «La DCRI aime Facebook (et Copains d'avant)», l'auteur rapporte les propos d'une barbouze : «Avant les réseaux sociaux, on devait faire des planques. Avec Facebook, on gagne du temps et on n'a plus besoin de sortir. Sur vos pages Facebook et sur Twitter, vous donnez vos goûts et vos opinions. C'est grâce à ça qu'on se fait une idée de la psychologie de la personne... On a des pros qui peuvent ouvrir toutes les portes : c'est vraiment comme dans les films...» Sur les smartphones, le même bonhomme déclare : «Ils ont des applications de traduction. Gratuites. Pourquoi ? Pour généraliser l'installation de l'application. Pour récolter de grandes masses de données. Quand on utilise Google Traduction pour traduire une documentation technique, ça envoie les données sur un serveur américain... Gmail, Google Traduction, Twitter, Facebook, LinkedIn : c'est vraiment un système qui a été développé pour nous coincer. Ces entreprises américaines ont toutes In-Q-Tel, le fonds d'investissement de la CIA, dans leur capital...». Il oublie notamment de mentionner le Mossad - ce n'est pas pour rien que Facebook appartient en grande partie au milliardaire juif Zuckerberg. Pis encore, le Journal du siècle (dans son édition du 8 mai 2013) avait publié un article («Comment la France va vous mettre sur écoute cet été »), dans lequel l'auteur avance : «La France va se doter d'un système centralisé d'interception des données téléphoniques et Internet, géré par le groupe Thales. Conversations téléphoniques, SMS, MMS, Internet... Dès cet été, l'ensemble des communications passera par ces grandes oreilles de l'Etat. Le projet est secret. «Confidentiel-Défense» est inscrit sur les en-têtes des documents. La Plateforme nationale d'interception judiciaire (PNIJ) devrait voir le jour cet été, sous l'égide du ministère de la Justice, après plus de six ans dans les cartons.» Enfin, Cette mise en garde a été précédée déjà par un article du Canard enchaîné datant du 5 décembre 2007, et sous titré «Le téléphone portable, outil idéal de Big Brother». Voici le chapeau de l'article du Canard enchaîné qui dénonce cette possibilité d'espionnage offerte à la police par les progrès de la science et de la technologie moderne : «Nous sommes 49 millions en France à avoir cédé aux joies du téléphone portable. Une aubaine pour Orange, Bouygues, SFR et consorts. Mais aussi pour la police.» Enfin, qu'il soit allumé ou éteint, la police française peut se servir des téléphones portables de ses concitoyens pour les suivre à la trace et les localiser, ce qui est déjà connu. Mais ce qui est moins connu, malgré la dénonciation du Canard enchaîné, c'est que, si ce portable est en veille, la police peut s'en servir comme d'un micro pour écouter les conversations autour de la personne en question. Cela étant, le comble du ridicule, c'est que la diplomatie française proteste contre des pratiques qu'elle-même applique à ces concitoyens. (Suite et fin)