C'est tellement récurrent qu'à la longue, ça devient ennuyeux. Le même discours, la même rengaine et la même chanson à chaque fois qu'une défaite est consommée par un club. Les joueurs, en manque d'inspiration devant les buts et devant les micros, réalisent les mêmes maladresses. Stériles dans les matchs, ils affichent une cruelle indigence en matière d'analyse footballistique autant que leurs entraîneurs dont le niveau laisse vraiment à désirer. Dans leur dictionnaire, une seule phrase composée de quelques mots explique toutes leurs défaites, le long de l'année. Le manque de réussite est la seule explication avancée par tous ces acteurs avec comme ingrédient, la promesse de se rattraper. Aucun d'eux ne reconnaît la faiblesse ni la force de l'adversaire comme les grands le font quand ils subissent la défaite. Le sort a, lui aussi, un large dos pour lui coller les pires qualificatifs mais jamais évoqués en cas de victoire. Pourtant, de nos jours, le football est devenu une science où les défaites comme les victoires ont leurs explications tout aussi scientifiques, techniques et tactiques. Ces mots sont étrangement inexistants dans le lexique de nos entraîneurs et des joueurs aussi. L'indigence de leurs vocabulaires reflète celle de notre football, le seul de la planète où les synonymes de la défaite est la malchance et le manque de réussite. Quand bien même les défaites se succèdent, entraîneurs et joueurs s'obstinent à tenir le même langage comme si les Algériens sont profanes en matière de football. Certains iront même à donner des explications tellement saugrenues aux défaites qu'ils tournent vraiment au ridicule. La peur de se voir éjecter de leur poste leur font dire les pires balourdises dans un football qui n'en manque pas. Le comble de l'ironie, c'est que ces bêtises font parfois recettes chez eux qui ont le courage de prêter l'oreille à ces balourdises.