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La population se prépare pour la fête de l'Achoura
Publié dans La Nouvelle République le 10 - 11 - 2013

Entre tradition prophétique et culture, le jour de Achoura revêt différentes significations. Achoura, dérivé de «achara», qui signifie dix, correspond au dixième jour du mois de Moharram, premier mois de l'année musulmane. De l'Islam sunnite à l'Islam chiite, Achoura est vécue différemment.
Jeûne, fête ou commémoration, chacun marque à sa façon ce jour, qui en 2013 sera célébré le 14 novembre. La fête d'Achoura coïncidant avec le 10e jour de mois de Moharram est une occasion pour les Tissemsiltis de faire prévaloir les traditions de solidarité et d'entraide sociale. Cette fête religieuse, tant attendue par les plus démunis pour recevoir la zakat de la part des riches comme il est édicté dans la charia, est vécue d'une manière très particulière par les populations. En effet, dès le premier jour de Moharram 1435, nouvel an de l'Hégire, les artères et rues commerciales de la ville de Tissemsilt sont prises d'assaut par les citoyens particulièrement les ménagères, qui viennent s'approvisionner en divers articles et produits affichés à des prix réduits. Cet engouement est également observé au niveau des magasins du centre- ville, du Wiam et à la cité 119 logements. Comme à l'accoutumée, la cité de Tissemsilt se transforme en ce jour en un gigantesque marché où sont exposés tous genres de produits notamment les articles longtemps exposés sur les étales des magasins. Pour la plupart des commerçants, Achoura est le moment idéal pour se débarrasser de l'ancienne marchandise, soit en l'offrant à des pauvres, soit en baissant les prix. Les plus démunis, qui ont reçu leur part de la zakat, profitent de cette aubaine pour faire leurs emplettes. La célébration de la fête d'Achoura se distingue également par l'aspect culinaire propre à la région de Tissemsilt. Les ménagères préparent pour cette occasion des plats traditionnels, comme le couscous, refisse, bagheri. Au plan religieux et spirituel, outre le jeûne observé le jour d'Achoura, les mosquées et les zaouïas accueillent de nombreux fidèles venus accomplir le dhikr. Pour comprendre le sens d'Achoura, il faut remonter à l'an 622, lorsque Mohammed et ses disciples, ayant quitté La Mecque, arrivent à l'oasis de Yathrib (la future Médine). L'une des trois tribus installées dans l'oasis était juive, et le jour de l'arrivée de Mohammed, elle célébrait le Yom Kippour, jour de l'Expiation ou du Grand Pardon. Ce jour-là, les Israélites observent un jeûne absolu et ne travaillent pas car ils font mémoire et demandent pardon à Dieu d'avoir adoré le Veau d'or au cours de l'Exode. Ce jour-là également, le peuple hébreu demande pardon à Dieu pour tous les péchés commis, à l'égard de Dieu et des autres, au cours de l'année écoulée. Mohammed conseille alors à ses compagnons de jeûner : «Dieu remet les péchés d'une année passée à quiconque jeûne le jour d'Achoura.» Toutefois, 2 ans plus tard, lorsque le mois de Ramadan est révélé, le jeûne de Achoura est recommandé mais non obligatoire, à condition de jeûner deux jours, dont le jour de l'Achoura, pour se différencier du judaïsme. Les musulmans considèrent donc Achoura comme un jour de jeûne. Mais dans certains pays, des pratiques culturelles sont venues s'ajouter aux traditions religieuses. Les musulmans les plus avertis vous diront que ces pratiques sont des innovations et qu'elles ne relèvent pas de l'Islam. Mais elles n'en sont pas moins populaires. Il faut savoir qu'en Algérie, le jour de Achoura est un jour fériée, c'est dire l'importance que revêt cette fête pour les sunnites aussi et les Algériens en particulier car ce ne sont pas tous les pays musulmans qui accordent une journée de libre pour cette fête. En général, les Algériens aiment jeûner durant cette journée, et accomplissent donc le jeûne. En Kabylie on l'appelle Taâchourt. Dans certains villages, c'est une journée de bénédiction pour le nouveau-né mâle avec de nombreux rites ancestraux mais aussi une journée de bénédiction pour les fiançailles de ceux qui font coïncider cet événement. Dans les régions de l'ouest et plus particulièrement à Oran, à Tiaret et à Tissemsilt, c'est l'occasion de prendre un repas en famille. En général, on fais le rougag, ce sont des feuilles de msemen cuites sur un tajine en fonte, que l'on découpe grossièrement et que l'on arrose de sauce au poulet et aux légumes pimentée. Pour ceux qui ont les moyens et les très croyants, c'est l'occasion de sacrifier un mouton et de distribuer de la viande aux plus pauvres. C'est l'occasion de faire l'aumône aussi. A Constantine, Achoura est très importante. La ville des Ponts suspendus célèbre cette fête depuis des décennies. Autrefois, les petits chantaient «Heddi dar sidna koul' aam edzidna». Certaines traditions ont disparu d'autres ont fait leur apparition, mais ce qui est sûr, c'est qu'on y tient toujours parce que comme l'Aïd ou le Mawlid, Achoura est surtout une occasion de réunir toute la famille autour d'un repas. Le plat est en général la chakhchoukha et on sert du thé avec la kechkeche (sachet rempli d'amandes, de pistaches, de noix, de dattes, de bombons, etc.) A Tipasa, les préparatifs de la célébration d'Achoura commencent pour les mères de famille dès l'Aïd El Adha. «Après avoir sacrifié le mouton, on réserve une partie de la viande pour l'Achoura. Les femmes recouvrent celle-ci de sel en vue de la conserver pour l'évènement. Car cette partie de viande séchée constitue l'ingrédient principal dans la préparation du festin de la fête qui est généralement à la base de berkoukess (gros grains de couscous), de légumes en sauce agrémenté avec de parts de poulet qu'on égorge souvent le jour même. Partage et dons au plus démunis sont les mots d'ordre : la zakat y est importante et le dhikr d'Allah. L'autre tradition qui revient à chaque Achoura ici, comme ailleurs, est d'«offrir» sa première coupe de cheveux aux enfants. «Un nombre non négligeable de parents, si ce n'est pas tous, attendent la fête de Achoura afin de couper, pour la première fois, les cheveux à leurs enfants cadets. Ceci confère à l'événement une touche de joie, dans la mesure où l'enfant devient le centre d'intérêt.» A Alger, pareil. Repas en famille autour d'un bon tlitli (plat a base de pâtes en forme de langue d'oiseau, accompagné d'une sauce épicée) ou d'une bonne rechta au poulet et aux boulettes de viande. En Tunisie, l'Achoura commémore aussi le martyre des petits-fils du Prophète, Hassan et Hussein, morts assassinés en 61 de l'Hégire, le 10 Muharram, selon une tradition. C'est un jour où l'on se souvient des morts : il est de coutume d'aller rendre visite aux défunts et d'allumer des bougies autour de la tombe du saint patron du cimetière. Dans certains endroits, la veille au soir, les enfants font de grands feux (le feu, signe de purification) par-dessus lesquels ils sautent en chantant. Dans la région de Gabès, ils font la visite des maisons avec un petit roseau, appelé achoura, que les adultes remplissent de bonbons et de monnaie. Au Maroc, l'Achoura est perçue, depuis des siècles, comme la fête de l'enfance, de la famille et des traditions. Cette manifestation revêt une signification spirituelle et sociale indéniable. C'est aussi un jour de partage et de charité. Elle rappelle l'obligation de faire l'aumône, de s'acquitter d'une contribution matérielle, la zakat, destinée à assister les plus démunis. Habillés de neuf, les enfants reçoivent des cadeaux, des trompettes, des tambours, des pétards et d'autres jouets. Le lendemain de l'Achoura, c'est Zem-Zem (allusion au puits du même nom à La Mecque, son eau est traditionnellement purificatrice). Les enfants y disposent d'une totale liberté pour asperger voisins, amis et passants. Garçons et filles, dont l'âge n'excède pas 12 ans, trottent dans les rues à la recherche d'une proie ou d'un point d'eau pour s'approvisionner. L'Achoura, qui n'est pas mentionnée dans le Coran, est considérée comme une fête mineure par les sunnites. Quant aux chiites, ils lui accordent une grande importance. C'est le jour de la commémoration de la mort d'Hussein, petit-fils du Prophète et fils d'Ali Ibn Abi Taleb. En Irak et en Iran, c'est le grand jour de deuil marqué par la représentation de la «Passion d'al-Hussayn». Dans les rues, les hommes se flagellent et s'infligent des coups jusqu'au sang. Les gens se lamentent sur la mort d'Hussein. En effet, en 680, 61 de l'Hégire, Hussein lève une armée à La Mecque et marche sur l'Irak pour faire valoir ses droits à la succession califale ouverte après l'assassinat de son père Ali, gendre de Mohammed et quatrième calife de l'Islam. Après un siège de dix jours de la ville de Koufa, Hussein et son armée sont défaits par les troupes du calife Yazid 1er. La tradition rapporte qu'Hussein fut décapité et son corps mutilé à Karbala, où se trouve son tombeau, lieu saint pour les chiites.

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