En marge du Festival culturel international de la danse contemporaine qui se tient à Alger jusqu'au 22 novembre, des conférences ont lieu quotidiennement, au niveau de la bibliothèque du palais de la Culture Moufdi- Zakaria de Kouba. Depuis dimanche, plusieurs intervenants étrangers se sont relayés sur la scène pour donner un aperçu sur la danse contemporaine de leurs pays respectifs. Le chorégraphe espagnol Francesc Casadesus a précisé dans sa communication que la danse contemporaine est synonyme pour lui de mouvements poétiques. Il reviendra sur son expérience artistique. Il indiquera qu'il a commencé à travailler au sein d'un ancien marché de fleurs datant de 1929. Cet endroit a été repris par le chorégraphe Peter Brook en 1983 et transformé en théâtre. Trois années plus tard, ce même espace est transformé en scène de danse et ce, sous l'impulsion de Francsec Casadesus. Les activités ont débuté en 2007. Soucieux de hisser la danse espagnole au summum, ce chorégraphe de réputation internationale, a présenté un projet intitulé « Modul ». Il s'appuie sur la création d'un centre à la fois de référence et d'expérimentation de la danse. Ce spécialiste explique plus concrètement que ce projet prend en considération trois volets essentiels, basés sur l'idée des mouvements, l'idée du public et l'idée de collaboration. Une année plus tard, c'est littéralement un réseau européen qui est né. Ce dernier englobe à nos jours 35 membres. Le réseau repose sur cinq paramètres : la diffusion des projets, les formations, le soutien à la création, un centre d'information et un espace de résidence. Francesc Casadesus soutient que la création de maisons de danse n'est pas une question d'argent mais de l'instauration d'idées. La chorégraphe cubaine Cardenas Prieto Rosario a, pour sa part, dans son intervention, revisité la danse contemporaine de son pays. On ne peut pas parler, dit-elle, de danse contemporaine cubaine sans évoquer le grand chorégraphe Ramira Guerra. Ancien membre de la troupe de Martha Graham à New York, Ramira Guerra s'est inspiré du théâtre moderne américain, de styles de danse afro-caribéens et de ballets classiques européens pour créer un répertoire typiquement cubain. Il est notamment connu pour ses nombreuses publications dont 1969 Appreciation of Dance, en 1989 Theatricalization of Folklore and Other Essays, et en 1998 Dancing Caliban. Il a commencé à travailler avec des danseurs de la rue dès 1953. L'oratrice indique que la toute première école de danse cubaine a vu le jour en 1975, suivie d'une compagnie indépendante en 1988. On recense actuellement trois compagnies de danse dont le Ballet national et le ballet folklorique. Cardenas Prieto a expliqué que sa méthode de travail est basée sur des schémas corporels précis tels que le tonus musculaire, l'équilibre, la posture et la structuration espace-temps. « J'ai éprouvé le besoin de travailler sur le corps différemment et d'orienter ma recherche vers l'équilibre psychosomatique. Mon travail est basé sur l'idée de la conception holistique qui est indispensable pour mieux connaître le corps du danseur et le faire évoluer ses propres besoins personnels », explique-t-elle avec assurance. Autre vision de la danse contemporaine serbe avec l'intervention de Aleksander Illic. Auteur de plusieurs publications, l'intervenant a d'emblée expliqué qu'ayant une petite superficie, son pays compte 38 théâtres professionnels et quatre permanentes scène. Trois catégories de danse sont pratiquées, en l'occurrence la danse classique, la danse foklorique et la danse contemporaine. Des moyens financiers colossaux ont été mis en place par l'Etat serbe. A titre d'exemple, le cineplexx live de Serbie a pour vocation d'engager des troupes de renommées internationales pour le public sans coûts supplémentaires. Les différents spectacles sont donnés dans l'ensemble des grands théâtres. Les chaînes de télévision publiques, consacrent 24h à la danse et au théâtre. Les revues et les magazines mensuels et trimestriels ne sont pas en reste. Ici et là en Serbie, des écoles primaires publiques de ballet sont érigées. Le chorégraphe serbe indique, en outre, que son pays compte une académie de danse. A l'issue d'un cursus de trois ans, un diplôme est délivré dans différentes spécialités.