Dans une déclaration faite, lundi, à la Nouvelle République, en marge du Colloque maghrébin sur la calligraphie maghrébine qui s'est tenu les 18 et 19 novembre courant au musée national de l'enluminure, de la miniature et de la calligraphie, le calligraphe tunisien, Amor Jomni, a mis en évidence le rôle que jouent les différentes manifestations comme les festivals ou rencontres internationales de la calligraphie dans le développement de la calligraphie maghrébine. Il précisera, dans ce sens, que la Maghreb a un très riche patrimoine culturel et fera remarquer qu'il faut bien protéger ce patrimoine en encourageant, par exemple, les productions et les écrits artistiques qui ont une très grande dimension culturelle et esthétique. Il indiquera encore que pour mieux développer la calligraphie, il faut mieux faire connaître El-Khat tel qu'il est. M. Jomni a souligné, par ailleurs, que cet art a connu un développement considérable au Maghreb, «Et ce développement se perçoit dans la composition artistiques du Khat», relèvera-t-il, tout en déplorant, dans ce sens, que cet art maghrébin est peu connu dans les pays du Moyen-Orient. «Mais il faut bien faire connaître cet art au peuple du Moyen-Orient à travers ces manifestations artistiques», a-t-il ajouté. A ce propos, il évoquera son expérience professionnelle pour faire exporter l'art calligraphique maghrébin au Moyen-Orient lors des différents festivals et rencontres internationales. «Par exemple dans mes œuvres, je fais un mélange entre les deux styles maghrébin et machriki pour intriguer la curiosité du visiteur. Ce dernier se penche sur le style machriki, et après, bien évidemment, est attiré par le style maghrébin, il faut bien montrer notre patrimoine commun.» Notre interlocuteur a précisé, d'autre part, que pour développer la calligraphie maghrébine, il faut que le calligraphe respecte l'écriture telle qu'elle est. «Il peut la modifier, mais il ne peut pas sortir des règles de l'art», a-t-il préconisé. Il a, tout de même évoqué l'importance de la prise en compte de la nécessité de l'enseignement de la calligraphie au Maghreb à travers la réalisation d'écoles, avec internas. «Il faut bien étudier cet art et se former dans ses bases», fera-t-il encore remarquer. «De même que le calligraphe doit être un homme de culture et doit être au courant de tous les événements artistiques qui se passent dans le monde et doit connaître la langue arabe», dira-t-il. M. Jomni a souligné, enfin, que le calligraphe doit connaître au moins la littérature et l'art plastique, estimant, dans ce sens, que la calligraphie arabe est en relation directe avec la littérature et la poésie.