Selon Strategika51, des indications recueillies démontrent que l'armée syrienne est parvenue à un accord avec l'armée syrienne libre pour pénétrer Moudhamiat Al-Sham après la remise de leurs armes par les rebelles. Cette fin d'année 2013 marque la fin de l'Armée syrienne libre (ASL) en tant que force pouvant influer sur le cours des choses en Syrie au profit d'autres organisations armée plus extrémistes d'obédience religieuse. Grand oubliés des médias, les supplétifs de l'armée gouvernementale jouent un rôle fondamental dans la série de points marqués par Damas sur le terrain. Ce que l'on ne sait pas est que ces supplétifs sont en majorité d'anciens rebelles ayant rejoint le camp gouvernemental. Les forces auxquelles se heurte l'armée syrienne sont désormais les redoutables légions salafistes formées par une agrégation de volontaires issus de plus de 80 pays et dont la détermination à combattre jusqu'au bout est très vive et extrême. Le noyau de l'Armée syrienne libre (rébellion) a été constituée par des déserteurs de l'armée syrienne quoique les 25 000 militaires (et non pas 70 000 comme avancé par certains médias) ayant fui les rangs de l'armée n'ont pas tous rejoint l'ASL mais se sont fondus dans la nature pour se retrouver en... Europe ! Il a fallu deux ans pour que l'ASL aligne 50 000 combattants tandis que les légions extrémistes n'ont mis que deux mois pour mobiliser une redoutable force combattante évaluée entre 30 000 et 50 000 hommes. La fin de l'ASL a sonné le jour où un groupe de ses propres rebelles se proclamant nationalistes s'est rallié sous une nouvelle bannière dirigée par le général dissident Ayoub. Cette force issue de la rébellion que la France ou le Royaume-Uni voulaient aider ont rejoint l'armée gouvernementale en tant que force supplétive dénommée Force la défense nationale ou FDN (NDF en Anglais) Actuellement, la force de défense nationale qui combat pour le gouvernement de Damas aligne un effectif de 60 000 à 85 000 membres. D'autres sources avancent le chiffre de 100 000 combattants. Quoi qu'il en soit, ses escadrons sont actifs dans toutes les provinces syriennes. Les plus grands contingents du FDN se trouvent dans le gouvernorat de Homs (centre du pays) où ils sont déployés par dizaines de milliers et où ils ont joué un rôle de premier ordre dans la sauvegarde d'une paix relative en Syrie centrale, permettant ainsi à l'armée régulière d'avoir les mains libres pour mener des opérations au nord du pays et autour de la capitale Damas. Dans les banlieues de Damas, les troupes syriennes ont donné l'assaut aux fiefs rebelles. L'action de l'armée gouvernementale est brutale, semblable à un rouleau compresseur, puisque les militaires syriens n'avancent plus en zone urbaine sans un très puissant soutien feu de l'artillerie lourde et de campagne. Ce sont les combattants de la FDN qui occupent le terrain. Cette force est totalement ignorée par les médias dominants dont la fixation est portée sur les unités d'élite du Hezbollah ou les unités spéciales syriennes. En réalité, c'est la Force de défense nationale formée par d'ex-rebelles se battant pour le gouvernement qui représente aujourd'hui la deuxième plus grande force en Syrie. Elle est suivie par les autres factions de la rébellion et enfin un acteur inattendu : un noyau d'une armée kurde semble se former à l'extrême nord du pays causant bien plus que des urticaires au Premier ministre turc Tayep Reçep Erdögan. Les FDN subissent le gros des pertes lors des combats. Ses membres subissent un entraînement sommaire au maniement des armes de deux semaines et se retrouvent sur le terrain avec des habits civils souvent sans protection pare-balles. Contrairement aux forces d'élite de l'armée syrienne qui disposent d'un bien meilleur équipement individuel emprunté des stocks US laissés en Irak. Au Nord, des renforts militaires continuent à affluer pour soutenir l'opération «Etoile de Canopée» dans la province d'Alep. Depuis trois semaines, l'armée de l'air syrienne est en train de bombarder la zone industrielle dans laquelle les rebelles islamistes y ont enterré leurs centres de commandement avec des bombes anti-bunkers ainsi qu'avec des bombes de 200, 250 et 450 kilogrammes, dont un seul raid ayant causé l'élimination de 489 rebelles il y a trois jours. C'est également le cas dans les localités d'Hannanu et d'Anadaan. Malgré la pluie discontinue de bombes barométriques et autres FAE (Fuel Air Explosive), les rebelles tiennent bon dans cette zone stratégique. Cette situation pourrait changer puisque la 4e division blindée mécanisée, l'une des mieux équipées, est en route vers cette région avec pour mission de faire sauter l'un des derniers verrous sur l'axe d'Alep. Entre le 1er décembre et le 27 décembre 2013, près de 11 800 rebelles ont été éliminés dans les offensives de l'armée syriennes et de ses alliés. Un décompte établi par un collectif associatif syrien établi à Damas est arrivé à dénombrer un peu plus de 3 600 combattants paramilitaires gouvernementaux tués durant cette période. Aucun bilan n'est disponible concernant l'armée régulière syrienne dont un dernier bilan officiel diffusé il y six mois faisait état de 23 000 morts depuis le début du conflit. Dans les deux cas, les pertes seraient bien plus élevées en réalité et devrait avoisiner le double. Ce qui se passe en Syrie est une véritable tragédie digne de celle décrite par Thucydide lors de la terrible guerre de Péloponnèse dans le monde Grec antique. Au total, l'ONU estime à près de 120 000 le nombre de personnes tuées en Syrie depuis le début de la guerre en mars 2011. Depuis fin 2011 et les dirigeants des Etats-Unis, d'Israël et leurs alliés européens, turc et arabes crient hystériquement au départ d'Assad. Or, à la veille du 1er janvier 2014, celui-ci dispose d'une assez large marge de manœuvre au niveau régional et d'une des seules forces organisées sur le terrain. C'est le principe de réalité. C'est un jeu cynique, mais c'est cela qui va déterminer toute future solution négociée à Genève ou ailleurs.