La chaîne privée Dzaïr TV inaugure son premier forum 2014 par un invité de marque, en l'occurrence Mohammed Raouraoua, le président de la Fédération algérienne de football. Une initiative qui tombe à point nommé pour permettre au patron de la FAF de s'exprimer sur diverses questions, qui secouent le mouvement sportif, notamment sur ce qui se tisse autour du sélectionneur national à moins de six mois du coup d'envoi de la coupe du monde 2014. Sa première salve est celle de rappeler que Vahid Halilhodzic «est lié par un contrat jusqu'à la fin du mondial-2014. Ensuite, à aucun moment, il n'a exprimé son désire de partir (...) Je vous confirme qu'il travaille et manifeste des signes qui promettent de faire passer les Fennecs au deuxième tour ce qui est d'ailleurs probable». L'art d'intercepter les questions des journalistes présents à ce forum et la manière dont il envoie les éléments de réponse font qu'il démontre à la fois, la maîtrise de ses dossiers inhérents, non seulement à la vie des verts mais aussi à tous ce qui relèvent de son «entreprise» qu'est la FAF. Saisissant cette opportunité offerte par ladite chaîne, Raouraoua rappellera qu'il est de sa stratégie de ne retenir personne, «si demain Vahid souhaiterait partir, je l'accompagnerai à la porte... Je ne force personne à rester contre son gré... La FAF prend ses responsabilités et fait passer d'abord l'Algérie avant tout. Il n'y aura pas de problème pour faire venir des techniciens de grandes valeurs pour poursuivre la mission. Ils sont nombreux à vouloir rejoindre les Verts, mais au jour d'aujourd'hui, la question ne s'est pas posée et Vahid mène sa mission dans un cadre qui répond à nos exigences» et d'ajouter «j'entretiens d'excellentes relations avec le coach national. Mais il s'agit avant tout d'une relation entre le patron de la FAF et un employé de la fédération, ne l'oubliez jamais. Je défends les intérêts de l'Algérie avant tout et je continuerai à les défendre. Halilhodzic est responsable de tout ce qui a trait au volet technique et il assume ses choix : plan de préparation, choix des joueurs, tactique de jeu... Ce qui est sûr, c'est qu'il ne montre aucune hésitation à poursuivre sa mission jusqu'au Mondial. Il n'y a aucun indice qui montre qu'il veut partir. Il n'y a pas d'entraîneur qui ne veut pas faire une Coupe du monde. Le connaissant bien, il est pleinement engagé pour faire les meilleurs résultats possibles. Connaissez-vous un entraîneur qui ne veut pas réussir une Coupe du monde même s'il doit partir après ? Je ne doute pas du tout de son intégrité et de son engagement pour servir pleinement la sélection nationale». A une question de savoir s'il n'est pas souhaitable qu'il poursuive sa mission après le mondial et s'intéresser à la CAN-2015 qui aura lieu au Maroc, le président de la FAF répondra sans hésiter «oui, bien entendu, l'idéal et qu'il poursuive son chemin avec nous mais nous ne pouvons le retenir contre son gré». Prié de s'exprimer dans le cas où il partira, Raouraoua dira qu'ils sont suffisamment armés pour permettre à leur équipe nationale de poursuivre son chemin sans être perturbée. Remuant la rumeur qui survole les esprits des observateurs et techniciens quant aux propositions alléchantes faites par le Qatar à Vahid, le président de la FAF regrettera qu'une telle rumeur puisse prendre de l'ampleur, «à ma connaissance, il n'a jamais été question du Qatar... Il enchaînera sur l'interview accordée à France 24 dans laquelle, il fâche son monde sportif. Raouraoua reconnaîtra que lui aussi était pris dans cette tourmente et qu'il était choqué par ses déclarations, mais après avoir réécouté l'interview, il assura les journalistes qu'il n'y avait pas de quoi s'alarmer pour plusieurs raisons. «La première s'explique par le fait que nous n'avons pas les questions du journaliste mais seulement les réponses de Vahid, ensuite l'invité de l'émission s'exprime très mal en français et souvent ses idées sont très mal interprétées par les téléspectateurs que nous sommes. et de conclure à l'endroit de ceux qui étaient au Brésil lors du tirage au sort du mondial qu'ils auraient certainement relevé la réaction de Vahid qui avait dit après avoir pris connaissance des adversaires des Fennecs, «je suis le mouton noir», c'est vous dire qu'il n'a pas la maîtrise de la langue française», donc rien qui puisse nous faire fâcher contre lui ou provoquer une réaction. A une question ayant trait au programme de préparation, le journaliste demandera de s'exprimer sur le refus de Vahid de jouer contre le Portugal alors que la FAF avait donné son accord. Sur ce point précis, le patron de la FAF répondra par le fait que les exigences de cette équipe dépassaient tout entendement, ensuite le sélectionneur a jugé que le style de jeu ne pouvait pas répondre au nôtre, mais réflexion faite et après négociation, Vahid avait donné son accord pour rencontrer le Portugal, mais c'était trop tard, l'équipe avait pris engagement. Cependant, il confirmera que le match amical devant opposer la sélection algérienne à son homologue slovène aura bien lieu le 5 mars 2014 au stade Mustapha-Tchaker (Blida). L'empoignade qui coïncidera avec la première date fifa de l'an 2014, sera la première pour Vahid Halilhodzic. Deux autres joutes amicales sont prévues le 31 mai et le 4 juin prochains face à des adversaires qui restent à désigner. «Je ne suis pas de ceux qui annoncent ce qui n'est pas concrétisé, nous sommes en relation avec des fédérations et nous traitons les propositions». Il faut rappeler par ailleurs que les Slovènes avaient battu leurs homologues algériens au cours du premier match des deux formations comptant pour la coupe du monde 2010 en Afrique du Sud (victoire de la Slovénie 1-0). Dans ses réponses, il confirmera que toutes les conditions ont été prises pour accueillir la délégation algérienne au Brésil. «Nous n'avons négligé aucun aspect qui puisse brouiller le programme du séjour de nos représentants.» Le forum se poursuivra autour des questions relatives aux aspects organisationnels, de professionnalisation des clubs, des salaires qui sanctionnent joueurs et entraîneurs sans omettre de rappeler les présidents des clubs sur les changements d'entraîneurs après une ou deux fautes consécutives. Il y a urgence de mettre en place des contrats entre clubs (entreprises) et entraîneurs, ce qui permettra à la FAF d'assumer par la suite. Enfin, la faiblesse de l'arbitrage et leur formation n'ont pas été omis tout comme la mauvaise gestion des enveloppes budgétaires allouées aux clubs, et la naissance d'un syndicat des joueurs qui se profile, à cette question le patron de la FAF répondra par «je suis heureux qu'un syndicat puisse voir le jour, ce qui nous facilitera la tâche, il faut que les joueurs s'organisent, je suis favorable».
