Un éducateur enseignant vaut mieux qu'un drabki. C'est le choix final des militants du FLN qui en ont marre de vivre la décadence et de subir, sans pouvoir agir, la détérioration du vieux parti. Le moindre mal est salvateur. Lors de la dernière convocation des élus du FLN par Saâdani, personne ne s'attendait à ce que l'ex- secrétaire général Abdelaziz Belkhadem soit présent. Les élus du FLN venus de toutes les villes de l'intérieur du pays, des APC et des APW en sus des députés que Saâdani voulait récupérer comme force de frappe, ont été agréablement surpris par l'arrivée de leur mentor. C'est ce qui a déstabilisé complètement le nouveau BP et Saâdani, et fera dire aux journalistes à l'unanimité que c'était «la sortie ratée de Saâdani». Les militants des kasmas et des mouhafadhas environnantes venus en force et surtout les bruyants étudiants qui scandaient «Belkhadem président», l'ont poussé à se lever et à s'adresser aux journalistes : «Non, je suis venu par respect au FLN et je suis membre du comité central. Je suis discipliné et je suis venu soutenir la position du FLN en vue d'un nouveau mandat pour Abdelaziz Bouteflika.» Cette situation n'était pas prévue dans le protocole d'organisation. Ce qui déstabilisa complètement Saâdani et lui fera perdre le rythme de la percussion. Sur scène, il dira en criant des choses qui feront plus de mal que de bien à l'Algérie : «Le FLN prône un 4° mandat pour Abdelaziz Bouteflika». Le soir lors des différents JT, seul Echorouk TV, qui l'a contacté par téléphone et en direct l'ex-SG du FLN, lui pose clairement la question suivante : «Quel est le but de votre présence à la réunion d'aujourd'hui?» Il répondra : «J'ai été présent en tant que membre du comité central pour soutenir la position du FLN qui revendique un quatrième mandat pour le président Bouteflika.» Jusque-là, c'est normal et admissible pour l'entretien de la médiatisation du FLN pour qu'il reste au-devant de la scène. Ce qui ne doit pas passer inaperçu, c'est cette présence surprise de Belkhadem malgré ses explications qui tiennent et ne tiennent pas la route en même temps (c'est le propre de Belkhadem). Va-t-il se présenter à la présidentielle au nom du parti ? Quelles sont les assurances dont il bénéficie ? Pourquoi soutient-il la question du quatrième mandat pour Abdelaziz Bouteflika sachant pertinemment qu'il ne se présentera pas ? Y aura-t-il un candidat de la présidence de la République ? Un Abdelaziz mais pas Bouteflika ou un Bouteflika mais pas Abdelaziz ? Pour la première probabilité, Abdelaziz du FLN se tient-il prêt comme cela a été le cas lors de l'assemblée des redresseurs de Djelfa pour «répondre» à l'appel ? Tout semble militer pour cette démarche. Mais ce qui est sûr, à notre humble avis, au FLN, aucune démarche ou déclaration ne sont fortuites et gratuites en même temps, d'ailleurs, les observateurs internationaux qui suivent assidûment la politique algérienne prennent au sérieux tout ce qui se passe au FLN. Partant de l'hypothèse qui fait que Saâdani le «drabki» n'est plus admissible et potable comme le désignent tous les militants de la base. Pourtant, ils ont répondu massivement à l'appel pour ce rassemblement. Personne ne savait que Belkhadem allait être présent. L'argument mobilisateur principal évoqué selon beaucoup de mobilisés, c'est pour démontrer que le FLN est en mesure de faire plus que le TAJ d'Amar Ghoul dans la mobilisation. La bipolarité FLN-TAJ a commencé. Par contre, pour savoir comment seront faits les lendemains d'Amar Saâdani personne n'est prêt à parier un centime pour sa pérennité à la tête du vieux parti. Même lui il le sait et il en est conscient. A-t-il joué alors un rôle qui vient de prendre fin et il doit quitter la scène pour laisser la place à quelqu'un d'autre ? Si c'est le cas et c'est une figure connue, il y a Belkhadem qui est défendu par les anciens et clamés par les jeunes loups du FLN. C'est la première probabilité que nous retenons et qui risque de changer au fur et à mesure que les évènements évoluent. Si non qui d'autre que Belkhadem pourra faire l'unanimité ? Sur un autre tableau, quel rôle doit jouer le FLN sous la houlette de Belkhadem durant la prochaine période ? Nous avons pris contact avec le député FLN Hadj Smail El-Heddi qui est mouhafedh de Djelfa. Nous lui avons posé la question suivante : Qui soutiendrez-vous à la tête du FLN ? Il répondra par un dicton populaire : «Celui qui se mariera avec ma mère, je serais son beau-fils. L'essentiel est que ma mère (le FLN, ndlr) ne soit pas maltraitée. Sinon, on choisira pour notre mère celui qui saura la bien traiter.»