Désormais, aucune opération de relogement dans des zones extra-muros n'aura lieu sans que la nouvelle cité ne soit dotée d'une unité de gendarmerie. Quatre nouvelles brigades et une section de sécurité et d'intervention (SSI) seront, comme première démarche, installées incessamment dans les circonscriptions administratives de Baraki, Rouiba, Birtouta et Draria. Cette mesure parmi d'autres annoncées hier par le commandant de groupement de gendarmerie d'Alger, le colonel Ghali Bellaksir, intervient pour mettre terme au phénomène de «la guerre des gangs» devenu comme une «mode» dans les nouvelles cités de la capitale au lendemain de multiples opérations de relogement. Intervenant à une conférence de presse sur le bilan annuel des activités des différents services dépendant de son groupement, l'officier supérieur a indiqué la création dans un proche avenir de quatre brigades et une section de sécurité et d'intervention dans les zones où sont prévues les prochaines opérations de relogement dont la cité des 648 logements à Ramdania (commune des Eucalyptus), les cités 762 logements et 668 logements à Hraoua, Haï Chaïbia Ouled Chbel à Birtouta et haï Sidi-Slimane à Kheraïssia. Le colonel Bellaksir a, de même, noté que toutes les nouvelles cités dépendant du secteur de compétence de la gendarmerie seront dotés de tels dispositifs, rappelant, pour ce qui est des affaires de gangs constatées en 2013, que la situation a été définitivement maîtrisée grâce à une occupation efficace du terrain et la mise hors état de nuire de plusieurs meneurs de la pagaille. Le commandant de groupement de gendarmerie d'Alger a indiqué la réalisation d'une étude touchant à tous les aspects du phénomène qui traduit le sens du «territoire et pouvoir» entre les gangs de différents quartiers et aussi entre les nouveaux habitants et les gangs d'anciens occupants des lieux. Intervenant dans ce sillage, le chef du bureau de la sécurité publique au groupement d'Alger, le capitaine Mourad Boukerzi, a expliqué que ce phénomène revient à la composante humaine des personnes impliquées dont des chômeurs, des délinquants, des victimes de déperdition scolaire et des jeunes venus de différents bidonvilles. Les acteurs des scènes de violence survenus généralement en fin de journée et dans la soirée sont menés par des personnes qui déclenchent une guerre à partir d'une simple querelle entre deux personnes ou une provocation même insignifiante. Le capitaine explique qu'un simple petit incident entre deux personnes venues de quartiers différents finissait par une vraie bataille rangée. Le manque d'infrastructures d'accompagnement et de viabilité dans plusieurs nouvelles cités dont les écoles, les centres de soins, les commerces et les postes de police ainsi que les lieux de détente ont encouragée ce problème. L'étude réalisée par le groupement de gendarmerie s'est soldée par un ensemble de propositions adressées aux autorités compétentes et à la société civile pour la prise en charge du problème à ses origines. A noter, par ailleurs, que le groupement de gendarmerie d'Alger a traité, au titre de l'activité 2013 et de manière générale, 2 215 affaires de criminalité de droit commun impliquant 2 036 personnes et 475 affaires de crime organisé. 57 425 personnes et 29 971 véhicules ont été identifiés lors de 143 opérations de grande envergure. Comparativement au bilan 2012, les résultats acquis sont, selon le colonel Bellaksir, satisfaisants et montrent un recul notable de certaines formes de criminalité.