L'ambassadeur du Maroc en Algérie a été convoqué hier au ministère des Affaires étrangères (MAE) pour lui exprimer le «ferme rejet» de l'Algérie des «allégations dénuées de tout fondement» invoquées par le Maroc au sujet de prétendues expulsions par les autorités algériennes de ressortissants syriens vers le territoire marocain. Dans une déclaration à l'agence de presse officielle algérienne, le porte-parole du gouvernement Amar Belani a indiqué je cite : «L'ambassadeur du royaume du Maroc a été convoqué, aujourd'hui mercredi, 29 janvier, au ministère des Affaires étrangères, où il a été reçu par le secrétaire général, Noureddine Aouam, qui lui a fait part du ferme rejet par le gouvernement algérien des allégations dénuées de tout fondement invoquées par la partie marocaine au sujet de prétendues expulsions par les autorités algériennes de ressortissants syriens vers le territoire marocain. «L'attention du diplomate marocain a été attirée sur le fait que l'Algérie réprouve fortement cette nouvelle provocation politiquement motivée et qu'elle déplore profondément cette tentative supplémentaire et gratuite de crispation d'une relation qui a déjà connu un sérieux dommage le 1er novembre dernier lors de l'agression contre l'enceinte consulaire algérienne à Casablanca», a-t-il ajouté. «Il lui a été rappelé, a indiqué la même source, que l'Algérie assume pleinement ses responsabilités dans le cadre du bon voisinage, malgré la charge importante qu'elle supporte depuis des années en raison du nombre croissant d'immigrants sub-sahariens refoulés par les autorités marocaines vers son territoire». «Enfin, il lui a été indiqué que l'Algérie n'a certainement pas besoin de donneurs de leçons lorsqu'il s'agit de manifester concrètement sa sollicitude et à son attention soutenue à l'égard des ressortissants syriens qui se trouvent sur son territoire en tant qu'invités du peuple algérien qui les a accueillis spontanément avec sa générosité et son hospitalité coutumières», a conclu le porte-parole du MAE. Cet état de fait intervient après la convocation par le Maroc de l'ambassade d'Algérie à Rabat par les autorités de ce pays. Ces derniers jours, les autorités marocaines multiplient les accusations contre l'Algérie, déplorant selon eux, la situation dramatique des réfugiés syriens qui auraient été refoulés par l'Algérie, dont des femmes et des enfants. A ce sujet, le Maroc a ajouté qu'il a élevé des protestations officielles auprès des autorités algériennes contre la multiplication, selon eux, des opérations de refoulement qui sont contraires aux règles de bon voisinage. Ne s'arrêtant pas là, les autorités marocaines ont convoqué également l'ambassadeur d'Algérie à Rabat et ont lui a fait part de la «forte désapprobation» du Maroc, suite à l'expulsion par les autorités algériennes vers le territoire marocain de plus de 70 ressortissants syriens. Les protestations des autorités marocaines se sont multipliées surtout après que les gardes-frontières algériens (GGF), surveillant la bande frontalière algéro-marocaine, ont refusé, dimanche passé, l'entrée sur le sol algérien à des ressortissants syriens, refoulés du Maroc. «Les GGF ont refusé l'accès sur le territoire national à des réfugiés syriens que les autorités marocaines voulaient expulser vers l'Algérie», a indiqué à l'APS le colonel Boualleg Mohamed. «C'est suite à ce refus que les autorités marocaines avaient fait appel à leurs médias pour accuser à tort les autorités algériennes d'avoir refoulé ces Syriens, alors qu'en réalité ils se trouvaient sur le territoire marocain», a-t-il expliqué. Le colonel Boualleg Mohamed a, par ailleurs, rappelé que «lorsque les gardes-frontières algériens interceptent des personnes tentant de s'introduire illégalement sur le territoire national, elles sont immédiatement arrêtées et présentées devant la justice et non refoulées vers le territoire du pays voisin». Le nombre de réfugiés syriens présents dans la wilaya de Tlemcen est estimé entre 250 à 300 personnes, indique-t-on de source sécuritaire. Ils bénéficient régulièrement d'aides octroyées par le comité de wilaya du Croissant-Rouge algérien (CRA), d'associations caritatives et des habitants de la région.