Plusieurs militants appartenant à des diverses organisations politiques ont été arrêtés par les forces de l'ordre sur la place Maurice Audin, à Alger. Parmi les personnes interpellées figurent également des journalistes qui étaient sur les lieux pour manifester et non pas pour assurer la couverture de l'événement. Les manifestants ont scandé des slogans antipouvoir et ont dénoncé la candidature d'Abdelaziz Bouteflika à l'élection présidentielle et affiché également leur hostilité aux services du DRS. Si l'arrestation des manifestants est attendue (manifestation non autorisée), l'interpellation de certains journalistes n'a pas laissé indifférent plus d'un. A ce sujet, plusieurs lecteurs et habitués des réseaux sociaux se sont interrogés sur la double casquette portée par les hommes de la presse. «Sont-ils des journalistes ou des militants ?» Telle est la principale question qui a été posée par la majorité des personnes avec qui nous nous sommes entretenues à ce sujet. Elles n'ont pas manqué de nous rappeler que la vocation d'un journaliste consiste à recueillir des informations, commenter des faits et d'informer l'opinion publique. «Malheureusement, nous avons constaté avec regret que la noble profession a été détournée et utilisée à tort, sans aucun respect à l'éthique et à la déontologie de la profession», ont-elles ajouté. Au cours de notre conversation, nos interlocuteurs ont posé la question suivante : «Est-ce que les journalistes en question ont été interpellés alors qu'ils procédaient à la couverture de l'événement et furent empêchés de faire leur boulot ? Si tel est le cas, nous ne pouvons que dénoncer cet état de fait et nous témoignons de notre solidarité avec vos confrères.» «Si les mêmes journalistes ont organisé un sit-in ou une manifestation pour réclamer pacifiquement des droits où pour défendre la liberté d'expression, nous les soutenons totalement et sans condition», ont-ils affirmé. « ans le cas où certains journalistes se sont reconvertis en militants, nous le regrettons énormément et nous appelons au respect de l'éthique et de la déontologie de la profession», ont déclaré nos interlocuteurs. Le journaliste ne peut pas porter deux casquettes à la fois : celle de la corporation et de militant de parti politique ou d'une organisation quelconque, a déclaré Mme Fadhila. Cette dernière a relaté ce qui s'est passé avant-hier devant la faculté d'Alger où des journalistes ont manifesté contre la candidature de Bouteflika. «D'une part, ces journalistes se sont reconvertis en militants et en plus, ils ont participé à une manifestation non autorisée, considérée par les forces de l'ordre comme étant un trouble à l'ordre public», a-t-elle ajoutée. Interrogés au sujet de nos confrères, un officier de police nous a répondu sur le champ : «Les interpellations ont visé les militants de plusieurs organisations qui ont violé les lois de la République et non pas les journalistes.» Quelques heures seulement après la fin de la manifestation, un «journaliste» n'a pas trouvé autre que de s'exprimer sur la chaîne satellitaire du Qatar «Al Jazeera». Ce monsieur qui travaille dans un journal arabophone n'a pas manqué de déclarer que l'Algérie traverse une situation déplorable et que le pays est sur le point de connaître le scénario égyptien. Même si on ne partage pas le point de vue de ce monsieur, il a le droit de s'exprimer en toute liberté. Si toutefois le journaliste est en possession d'informations fiables, personne ne l'a empêché de donner des papiers à ce sujet sur les colonnes du journal avec qui il collabore. Pourquoi dont exactement et spécialement Al Jazeera? La réponse est connue et ce n'est pas la peine d'en faire un dessin. Ne s'arrêtant pas là, le «correspondant» non agrée d'Al Jazeera s'est reconverti ensuite en un militant de l'ex-Fis dissous, ajoutant : «L'Algérie n'a jamais connue des élections libres, excepté celles des années 1990.» Sans commentaire. Les allégations de ce «confrère» nous a fait rappeler les déclarations d'une «consœur» qui travaille à l'étranger et qui a accordé une interview au journal suisse «L'Hebdo» au mois de mars 2011. La «journaliste» a indiqué : «Mon rêve est de voir l'Algérie secouée par ledit Printemps arabe.» Dans un autre pays autre que l'Algérie, les auteurs de tels comportements n'échappent pas à la justice et seront poursuivis pour divers délits dont l'incitation à la rébellion et au désordre. Il est vrai que le droit d'informer et la liberté d'expression est une chose, et l'incitation à la rébellion et à la violence est une autre.