La grève est aux portes d'un des meilleurs clubs de football, en l'occurrence, l'USM El Harrach. Ses joueurs menacent de mettre au placard la balle en attendant de meilleurs jours. Triste événement qui va une fois de plus menacer d'étouffer ce sport qui draine des milliers de jeunes à défaut d'autres distractions. Alors vont-ils reprendre leur mouvement de grève entamé en début de semaine, ou vont-ils rester sportifs et relancer la machine avec l'espoir d'une régularisation rapide de leur situation financière, un acquis sur lequel, on ne badine surtout pas surtout si les engagements des dirigeants ne sont pas respectés. «Cette situation n'est pas nouvelle, elle prend racine et ce sera difficile de retourner la terre pour bénéficier de ses fruits, nous avons pris notre mal en patience pour ne pas décevoir nos supporters et rater la course du championnat, mais arriver à un certain niveau, vous ne pouvez plus rien faire...» Alors la seule arme qui reste, c'est bien entendu la grève. D'autres déclarations se font entendre ça et là. La tonalité est tellement forte qu'elle devient presque inaudible de l'autre côté, «nous ne voulons pas en arriver à cette situation, qui ne fait pas honneur au football national, nous sommes tous conscients mais que voulez vous...», déclarent ceux qui refusent d'aller au-delà de la ligne instaurée par la majorité des joueurs, lors de l'entraînement effectué à la forêt de Bouchaoui. «Nous avons disputé le match contre le MCO à Oran, pour le compte de la 21e journée, et avons arraché le point du match nul, ceci est dans le souci de ne pas décevoir nos supporters qui restent attentifs et qui nous font confiance. C'est important de répondre aux doléances de cette merveilleuse masse de jeunes». La balle est dans le camp des dirigeants, à présent, à eux de procéder à la régularisation. «Ceci, vous savez, c'est aussi dans le souci de préserver nos relations avec notre direction et de ne pas couper le cordon ombilical. Nous ne voulons pas arriver à ce stade, vous comprenez... Notre seule ressource, c'est aussi ce sport. Nous comprenons cette dure traversée du désert mais que peut-on faire ?», soulignent avec rage, les amis du capitaine Azeddine Doukha dont la majorité attend leur salaire depuis plus de cinq mois. Un de nos confrère rapporte que le club avait «exigé le départ de l'ancien président (Mohamed Laïb, ndlr) car il n'arrivait plus à trouver des solutions pour régulariser la situation financière. «Or, on vient de découvrir que même le candidat à sa succession (Djaâfar Bouslimani, ndlr) se contente des mêmes garanties verbales pour nous calmer», se sont-ils insurgés. Aujourd'hui, le nouveau président, Bouslimani sollicite la compréhension des joueurs, voire patienter jusqu'à la fin du mois de mars prochain en avançant l'argument de «la passation de consignes avec l'ancien président qui tarde à se faire, vu que le commissaire aux comptes n'a pas encore terminé avec les différents bilans». Or, les camarades du capitaine Azeddine Doukha exigent du concret pour continuer à travailler. Voilà un autre fait qui vient dérégler une parfaite machine qui produit du beau football.