Comme on s'y attendait, les éventuels candidats à l'élection présidentielle du 17 avril tombent les uns après les autres, comme des feuilles mortes qui chutent des arbres pendant la saison d'automne. Si ces derniers justifient leur retrait en raison de la candidature d'Abdelaziz Bouteflika, l'opinion publique ne l'entend pas de cette oreille et parle d'hypocrisie des «boycotteurs». La dernière personne qui a annoncé son retrait fut Ahmed Benbitour. Ce dernier a indiqué qu'il avait rassemblé les signatures qui lui permettent de se présenter à l'élection présidentielle, mais il a décidé autrement. Dans sa conférence de presse, M. Benbitour a argumenté sa décision en indiquant que les conditions pour l'organisation d'un scrutin libre et transparent ne sont pas réunies. Il a ajouté que le manque de changement, de transparence et la défiance populaire dans la rue l'ont contraint d'abandonner. M. Benbitour n'a pas manqué de donner une estimation ne dépassant pas les 10% du taux de participation aux prochaines élections. Se sont également les mêmes raisons, à peu près, des autres candidats qui ont décidé de ne pas y participer. L'ensemble trouve que c'est la candidature d'Abdelaziz Bouteflika qui les a contraints de déclarer forfait. Selon eux, Abdelaziz Bouteflika est le candidat du pouvoir, il sera élu à 100% et les élections ne sont, selon eux, que symboliques. Ce n'est pas le cas des partisans d'Abdelaziz Bouteflika qui trouvent que les «boycotteurs» sont des mauvais perdants. Ces derniers ont ajouté que les candidats qui se sont retirés savent très bien qu'Abdelaziz Bouteflika est le grand favori de ce scrutin en raison de sa personnalité, son expérience et son savoir-faire. En plus de 26 partis politiques et des dizaines d'organisations qui le soutiennent dont 4 cylindrés, FLN, RND, MPA et TAJ, Abdelaziz Bouteflika sera appuyé par 75% du peuple algérien. En réaction au retrait de plusieurs candidats de la course à la présidentielle, de nombreux citoyens ont indiqué ne pas être surpris par cela. Ces derniers ont indiqué qu'aucun candidat pour l'instant ne pourrait faire du poids contre Abdelaziz Bouteflika. C'est la seule raison qui a poussé les autres candidats à se retirer, annonçant par malhonnêteté que les élections seront truquées. Au sujet des candidats qui se sont retirés, prétextant la candidature de Bouteflika, plusieurs citoyens n'ont pas trouvé autre que de plaisanter sur ce faux argument. «C'est comme si l'Algérie devrait jouer un match de football contre l'Argentine mais en exigeant le retrait de Lionel Messi», nous a indiqué Abdelwahed, ajoutant que c'est grâce à Abdelaziz Bouteflika que MM. Benbitour et Benflis sont sortis de «l'ombre», auparavant inconnus sur la scène politique. Normalement, les «boycotteurs» devraient dire qu'ils n'ont aucune chance devant la popularité du président sortant au lieu de parler de fraude et autres, avant même la tenue des élections. Plusieurs citoyens trouvent que pour l'instant le peuple algérien n'a pas trouvé une candidature fiable qui pourrait éventuellement gagner sa confiance. A ce même sujet, nos interlocuteurs trouvent que seul Ahmed Ouyahia est en mesure de succéder à Abdelaziz Bouteflika dans le cas où ce dernier devrait se retirer de la vie politique. Ainsi, dans l'attente du dépôt de la candidature d'Abdelaziz Bouteflika et éventuellement Ali Benflis, seuls quatre postulants sur 130 qui ont retiré les formulaires auprès du ministère de l'Intérieur pour se présenter à l'élections présidentielle ont déposé leur dossier au Conseil constitutionnel. Il s'agit de Mme Louisa Hanoune, présidente du Parti des travailleurs, Moussa Touati, président du Front national algérien, Belaid Abdelaziz, président du Front El-Moustakbel et Ali Zeghdoud, président du président du Rassemblement algérien. Le délai pour le dépôt des dossiers de candidature s'achève aujourd'hui à minuit.