Des combats continuaient samedi en Syrie à opposer des rebelles islamistes et les forces de Bachar al Assad pour le contrôle d'un poste-frontière avec la Turquie proche de la Méditerranée. Les rebelles ont lancé une offensive vendredi dans ce secteur pour tenter de gagner un accès à la mer. De violents combats se poursuivaient samedi autour du poste-frontière de Kassab et du village du même nom, tous deux situés à moins de 10 km du littoral. Les forces du régime syrien ont perdu la plupart des postes-frontières avec la Turquie depuis le début du soulèvement contre Bachar al Assad en mars 2011. Elles avaient toutefois conservé le contrôle du poste de Kassab, qui donne sur la province côtière de Lattaquié, bastion de la minorité alaouite dont est issu le président syrien. Les autorités syriennes ont accusé la Turquie d'avoir aidé les rebelles à lancer cet assaut contre Kassab à partir du territoire turc. L'armée turque a «fourni une couverture pour cette attaque terroriste» dans ce secteur frontalier constitué de reliefs boisés, disent-elles. L'assaut contre Kassab a été mené par des combattants du Front al Nosra, la branche d'Al Qaïda en Syrie, et de la brigade Ahrar al Cham, membre du Front islamique. Ce dernier affirme que ses combattants ont repoussé des assauts de l'armée et de milices gouvernementales destinés à reprendre le poste-frontière «libéré». Il a diffusé une vidéo montrant des combattants en tenue kaki et portant des brassards rouges en train de tirer contre des ennemis désignés comme des pro-gouvernementaux. L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), basé à Londres, rapporte que les rebelles ont «en principe» pris le poste-frontière lui-même mais que des combats se poursuivent dans ce secteur et que les forces d'Assad restent toujours maîtres du village situé à environ deux kilomètres. «Les rebelles tentent d'ouvrir un couloir vers la mer afin de se faire livrer des cargaisons d'armes», a précisé Rami Abdelrahman, le directeur de l'OSDH. Il rapporte que 13 rebelles, dont des étrangers, sont morts dans ces combats vendredi ainsi que 16 militaires ou miliciens et cinq civils.