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Fuite d'une conversation entre officiels discutant d'une opération en Syrie
Publié dans La Nouvelle République le 28 - 03 - 2014

Le gouvernement turc a bloqué le site de vidéos en ligne Youtube après la publication d'une conversation fuitée entre officiels turcs. L'enregistrement fait état d'une discussion sur de possibles interventions en Syrie et les prétextes permettant de les déclencher. Le gouvernement turc a justifié la fermeture de Youtube par des raisons de sécurité nationale tout en dénonçant le fait que la discussion aurait été «partiellement» déformée. Le gouvernement affirme que le réseau sera rétabli quand le contenu aura été retiré.
Si on se fie au transcript de la première partie paru sur le site internet voici la teneur de la discussion. Celle-ci implique Hakan Fidan, responsable du renseignement turc, Ahmet Davuto€lu, ministre des Affaires étrangères, Yasar Guler, vice- chef des forces armées et d'autres officiels. La conversation n'est pas, comme d'habitude, authentifiable à 100% mais la célérité du gouvernement turc est confondante, de même que les déclarations d'Erdogan qualifiant le document de «scélérat» et «d'immoral». Je tiens à signaler que les responsables turcs ont déjà évoqué publiquement la possibilité d'une intervention sur le territoire syrien pour défendre des territoires qu'ils considèrent comme leur appartenant sous couvert de lutter contre Al-Qaïda tout en respectant le droit international pour un exemple récent. C'est la méthode employée qui va clairement choquer. Synthèse de la première partie : Les officiels sont en train de peser les diverses possibilités permettant à la Turquie de s'impliquer plus activement en Syrie. Cette implication peut se faire avec des fournitures d'armes et de munitions directement ou en coordination avec le Qatar, mais aussi par l'implication directe de forces turques dont la mobilisation serait facilitée par la création de prétextes (fausses attaques sur le territoire turc, défense de la tombe de Suleyman Shah, intervention contre l'EIIL opportunément dépeint comme Al-Qaïda pour offrir une justification internationale (merci la doctrine américaine sur la question)). Le vice-chef des forces armées et le chef du renseignement sont très favorables à une telle «opportunité» appelant le ministre des Affaires étrangères à agir en conséquence. Ce dernier a quelques réserves tenant à la question de la coordination des opérations, ainsi qu'au facteur humain des rebelles sur le terrain qui représentent un «facteur de risque». Les responsables partagent néanmoins l'idée que la sécurité nationale doit être utilisée comme un «outil» (pratique et pas cher) dans la politique interne (merci la doctrine américaine version 2), une situation inédite. Synthèse de la seconde partie : La traduction est moins assurée, je m'en excuse, ce n'était pas évident. On apprend que l'Etat turc fonctionne très mal, mais qu'il fonctionne à travers un cercle très restreint de personnes qui a l'air de se résoudre à prendre de graves décisions. Les Etats-Unis semblent avoir conscience de cet état de fait. Un projet de No-Fly-Zone serait actuellement en discussion d'après l'un des responsables. Projet qui bien que décidé par les Turcs, ne peux pas être implanté pour diverses raisons (le contexte géopolitique probablement). Les responsables turcs semblent se résoudre à devoir faire le travail par eux-mêmes et à provoquer une escalade avec la Syrie. Une partie de l'opération semble déjà avoir été lancée. La publication de la vidéo pourrait avoir un lien avec l'imminence de celle-ci. Ahmet Davuto€lu : «Le Premier ministre a déclaré que, dans la conjoncture actuelle, cette attaque (aux alentours de la tombe de Suleyman Shah) doit être considérée comme une opportunité pour nous. Hakan Fidan : Je vais envoyer quatre hommes depuis la Syrie, si c'est ce qu'il faut. Je vais faire une cause de guerre en ordonnant une attaque de missile sur la Turquie, nous pouvons également préparer une attaque aux alentours de la tombe de de Suleyman Shah si nécessaire. Feridun Sinirlioglu (sous secrétaire d'Etat du MAE) : «Notre sécurité intérieure est devenue un outil pratique et peu cher de politique intérieure». Yasar Güler : C'est une cause directe de guerre. Je veux dire, ce que nous allons faire est une cause directe de guerre. Ahmet Davuto€lu : [...] Que doit faire notre ministère des Affaires étrangères exactement ? Je ne parle pas de la chose. Il y a d'autres choses que nous sommes censés faire. Si nous nous décidons sur ce sujet nous devons informer les Nations unies, le consultat du régime syrien à Istanbul, non ? Feridun Sinirlioglu : Mais si nous décidons d'une opération [...], il faut créer un effet choquant. Je veux dire, si nous allons le faire. Je ne sais pas ce que nous allons faire, mais peu importe ce que nous décidons, je ne pense pas qu'il serait approprié d'aviser quiconque au préalable. Ahmet Davuto€lu : D'accord, mais nous allons devoir en quelque sorte préparer. Pour éviter les courts-circuits en ce qui concerne le droit international. Je venais juste de réaliser quand je parlais au président (Abdullah Gül), si les chars turcs vont là-bas, cela signifie que nous sommes là-bas, dans tous les cas, non? Yaflar Güler : Cela signifie que nous y sommes, oui. Ahmet Davuto€lu : Oui, mais il y a une différence entre y aller avec des avions et y aller avec des chars... Yaflar Güler : Peut-être que nous pouvons dire au consulat général syrien que l'Etat islamique en Irak et au Levant travaille actuellement aux côtés du régime, et que ce lieu est une terre turque. Nous devrions certainement ... Ahmet Davuto€lu : Mais nous avons déjà dit cela et adressé plusieurs notes diplomatiques. Yaflar Güler : Pour la Syrie ... Feridun Sinirlioglu : C'est exact. Ahmet Davuto€lu : Oui, nous les avons envoyées de nombreuses fois. Par conséquent, je voudrais savoir quelles sont les attentes du chef d'état-major envers notre ministère. Yaflar Güler : Peut-être que son intention était de dire que, je ne sais pas vraiment, il a rencontré M. Fidan. Hakan Fidan : Eh bien, il a mentionné cette partie mais nous ne sommes pas allés dans le détail. Yaflar Güler : Peut-être que c'était ce qu'il voulait dire ... Une note diplomatique vers la Syrie ? Hakan Fidan : Peut-être que le ministère des Affaires étrangères est affecté à la coordination ... Ahmet Davuto€lu : Je veux dire, je peux coordonner la diplomatie mais la guerre civile, l'armée ... Feridun Sinirlioglu : C'est ce que j'ai abordé. D'une part, la situation est différente. Une opération sur l'EIIL a des bases solides concernant le droit international. Nous allons le dépeindre comme étant Al-Qaïda, il n'y a pas d'inquiétude si c'est une question concernant Al-Qaïda. Et s'il s'agit de défendre la tombe de Suleyman Shah, c'est une question de protection de notre terre. Yaflar Güler : Nous n'avons pas de problèmes avec cela. Hakan Fidan : Quand cela va arriver, cela va provoquer un grand émoi interne. La frontière n'est pas sous contrôle ... Feridun Sinirlioglu : Je veux dire, oui, les attentats vont se produire bien sûr. Mais je me souviens de notre conversation d'il y a 3 ans ... Yaflar Güler : M. Fidan devrait recevoir de toute urgence du soutien et nous devons l'aider à fournir des armes et des munitions aux rebelles. Nous devons parler avec le ministre. Notre ministre de l'Intérieur, notre ministre de la Défense. Nous avons besoin de parler à ce sujet et de parvenir à une résolution monsieur. Ahmet Davuto€lu : Comment étions-nous arrivés à mettre nos forces spéciales en action quand il y a eu une menace dans le nord de l'Irak ? Nous aurions dû faire pareil là-bas aussi. Nous aurions dû former ces gars et envoyer des hommes. Quoi qu'il en soit, nous ne pouvons pas le faire, nous ne pouvons faire uniquement ce que la diplomatie... Feridun Sinirlioglu : Je vous l'ai dit à l'époque, pour l'amour de Dieu, en général, vous savez comment nous avons réussi à avoir ces tanks la-bàs, vous y étiez. Yaflar Güler : Quoi, vous voulez dire nos affaires? Feridun Sinirlioglu : Oui, comment pensez-vous que nous ayons réussi à envoyer nos chars en Irak ? Comment ? Comment avions-nous réussi à impliquer des forces spéciales et des troupes ? J'ai été impliqué dans cela. Permettez-moi d'être clair, il n'y avait pas de décision du gouvernement à ce sujet, nous avions réussi cela avec un seul ordre. Yaflar Güler : Eh bien, je suis d'accord avec vous. Pour une chose, nous n'avons pas discuter de cela. Mais il y a différentes choses que la Syrie peut faire dès maintenant. Ahmet Davuto€lu : Général, la raison pour laquelle nous disons non à cette opération est parce que nous connaissons la capacité de ces hommes. Yaflar Güler : Regardez, monsieur, MKE (Mechanical and Chemical Industry Corporation) n'est- elle pas aux ordres du ministre ? Monsieur, je veux dire, le Qatar est à la recherche de munitions pour les acheter en cash. En liquide. Alors, pourquoi ne le faisons-nous pas ? C'est sur ordre de M. le ministre... Ahmet Davuto€lu : Mais il y a l'endroit, nous ne pouvons pas agir de façon intégrée, nous ne pouvons pas coordonner. Yaflar Güler : Alors, notre Premier ministre peut convoquer le ministre de la Défense et monsieur le ministre au même moment. Ensuite, il peut leur parler directement. Ahmet Davuto€lu : Nous, M.Siniro€lu et moi, avons littéralement supplié M. le Premier ministre pour obtenir une réunion privée, nous avons dit que les choses n'allaient pas si bien que cela.

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