«Les dirigeants arabes réunis au Koweït savent que rien ne fera modifier la décision claire de l'Etat syrien de protéger son peuple du terrorisme et d'y faire face avec force et fermeté», a affirmé aujourd'hui l'agence officielle syrienne Sana en réponse à la déclaration finale du Sommet de la Ligue arabe qui s'est tenu au Koweït dans un climat très tendu et marqué par de profondes divergences entre les pays arabes et une polarisation radicale autour de la crise syrienne. «L'appel du sommet arabe à l'armée syrienne pour qu'elle arrête tous les actes militaires (..) n'est que l'écho des appels au secours lancés par les mercenaires (rebelles)(...) qui ont essuyé de nombreux échecs ces derniers mois», a ajouté Sana. L'agence Sana a souligné la mainmise de quelques Etats du Golfe arabo-persique sur la Ligue panarabe pour tenter d'imposer des agendas étrangers à la région. Damas vise principalement le très influent Royaume d'Arabie Saoudite, principal fournisseur d'armes et de fonds à la myriade de mouvements et d'organisations rebelles se battant en Syrie. La Syrie dont le siège est demeuré vacant lors d'un Sommet qui a été qualifié de non-événement par l'ensemble des observateurs, a reproché aux pays arabes de ne rien faire pour cesser l'envoi massif et ininterrompu des mercenaires terroristes (en Syrie) et faire cesser le soutien financier et logistique apporté par «l'Arabie saoudite, le Qatar et la Turquie». L'envoyé spécial du Secrétaire des Nations unies pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, a dénoncé pour la première fois les «parties» sans aller jusqu'à les nommer, alimentant le conflit en Syrie en y envoyant des armes, des combattants et des fonds. L'Arabie Saoudite a estimé que ce qu'elle appelle la «Communauté internationale a trahi la Syrie», en référence au refus des Etats-Unis de partir en guerre en Syrie malgré de puissantes incitations saoudiennes. Des pays comme l'Algérie, l'Irak, le Liban et le Soudan se sont fermement opposés au groupe dirigé par l'Arabie Saoudite. Le drapeau officiel syrien a figuré grâce à l'Algérie (et une sacrée bagarre à huis clos entre les représentants sur la question) au Sommet alors qu'il avait disparu lors du dernier Sommet où il avait été remplacé par le drapeau de la rébellion. La Syrie a instruit l'ensemble de ses ambassadeurs à travers le monde de remercier leurs homologues algériens et irakiens pour cette position de principe. La déclaration finale du Sommet de la Ligue arabe au Koweit a insisté sur l'urgence d'une solution politique en Syrie sur la base des recommandations de la Conférence de Genève I prévoyant l'instauration d'un pouvoir transitoire en Syrie. Mais à Damas, cette question semble dépassée. Faisant face à une étrange coalition formée par les Etats-Unis, l'Arabie Saoudite, Israël et la Turquie, il n'est plus question que de continuer à se battre contre un terrorisme sponsorisé par ces pays et lequel n'est plus condamné quand il sert leurs intérêts géostratégiques.