Un mois après sa mort, l'Institut Cerventès d'Alger a voulu commémorer la mémoire de l'écrivain colombien Gabriel Garcia Marquez et ce, à travers une table ronde. L'assistance était plutôt nombreuse mardi à l'Institut Cerventès d'Alger pour cet hommage posthume, rendu à l'illustre écrivain Gabriel Garcia Marquez. Les différents intervenants se sont succédé pour revenir sur le parcours hors du commun de cet homme de lettres. Son excellence l'ambassadeur d'Espagne, Alejandro Polanco Mata, est revenu sur le parcours de Gabriel Garcia Marquez, décédé le 17 avril dernier à Mexico. Romancier, nouvelliste, mais également journaliste et activiste politique, il reçoit en 1982 le prix Nobel de littérature. Affectueusement surnommé «Gabo» en Amérique du Sud, il est l'un des auteurs les plus significatifs et populaires du XXe siècle. Son œuvre se démarque par un imaginaire fertile et constitue une chronique à la fois réaliste, épique et allégorique de l'Amérique latine dans laquelle se recoupe son histoire familiale, ses obsessions et ses souvenirs d'enfance. La presse le compare à François Rabelais pour sa prose truculente ainsi qu'à Miguel de Cervantès et Victor Hugo pour sa dimension monumentale. Etudiant, García Marquez poursuit en autodidacte ses études, après avoir quitté l'université de droit et avant de se lancer dans le journalisme. Marquez débute sa carrière en publiant nombre d'œuvres littéraires, bien reçues par la critique, comme des nouvelles et des ouvrages non fictionnels. Cependant ce sont les romans Cent ans de solitude en 1967, Chronique d'une mort annoncée en 1981 et L'Amour aux temps du choléra en1985 qui lui apportent la reconnaissance du public, des médias et de ses pairs. Suite à la parution de Cent ans de solitude, considéré comme son chef-d'œuvre, l'auteur connaît un succès commercial planétaire. Le chargé d'affaire de l'ambassade de Colombie Alfonso Soria dans son argumentaire a révélé que l'ensemble des écrits de Gabriel Garcia Marquez est inspiré des Caraibes. Il est impératif de relire les œuvres de cet écrivain colombien pour «nous permettre une Colombie nouvelle. Une Colombie pluraliste avec un processus historique». Le traducteur et auteur algérien Mohamed Sari a souligné dans son intervention que les œuvres de Gabriel Garcia Marquez sont en même temps faciles et difficiles. Il propose plusieurs lectures intéressantes. Toutes les déclarations de Marquez étaient teintées d'extravagances extrêmes. Comme en témoigne cette phrase : «Pourquoi voulez-vous que l'écrivain soit lié à la misère ?» Quand il écrivait une nouvelle, il donnait plusieurs versions de cette dernière. Plusieurs mythes ont alimenté la vie de Marquez, à l'image de l'un de ses manuscrits qu'il a retrouvé sept ans après dans un débarras. En outre dans ses écrits, on ne sait pas où commence le fantastique et où s'arrête le merveilleux. Marquez parlait souvent de Faulkner. Il avait une envie de le démolir. Concernant la traduction des œuvres de Gabriel Marquez en langue arabe, Mohamed Sari a indiqué que si les traductions effectuées dans les années 80 étaient mauvaises aujourd'hui elles sont plus heureuses. Il est vrai également que certains termes posent le problème de la compréhension. Le responsable des études à l'Institut Cerventès à Alger, Juan Vincente Picqueras, a soutenu que Gabriel Garcia Marquez reste le premier écrivain du réalisme magique.