On signale également des attaques de l'armée de la junte contre Marioupol (au sud de Donetsk, sur la mer d'Azov) et à Konstantinovka (au sud de Kramatorsk), probablement suivant le même schéma qu'à Slaviansk et Kramatorsk : raids sur les avant-postes des insurgés, repli, harcèlement. Le « problème » des criminels de Kiev semble être le suivant: s'ils disposent de forces militaires (mercenaires, Pravy Sektor) capables de porter des coups douloureux aux insurgés et éventuellement de reprendre tel ou tel immeuble occupé, ils n'ont pas suffisamment de personnel pour assurer durablement leur «reconquête». Pour cela, les unités «spéciales » ne suffisent pas, il faut de nombreux soldats de l'armée régulière. Or, on sait comment ces derniers réagissent au contact de la population. On le voit pratiquement tous les jours, et encore hier à Kramatorsk. On peut penser que les insurgés, qui ont déjà abattu deux hélicoptères, peuvent aussi diriger leurs lance-roquettes (dont ils disposent en nombre réduit) contre les chars des agresseurs. L'ennui, c'est qu'ils ignorent qui se trouve à l'intérieur : fascistes ou soldats ordinaires ?... Comme dit Igor Strelkov, commandant des groupes d'autodéfense de la République de Donetsk : « Ces soldats ont été envoyés ici contre leur gré, il n'y a pas de volontaires parmi eux. Si nous nous mettons à les tuer, et nous en avons la possibilité, ce sont nos frères que nous allons assassiner... » (Le Courrier de Russie). L'ennemi le sait et il en profite. Contrairement aux nazis et aux mercenaires, l'armée «normale » n'est pas prête pour la guerre civile. Ce qui rend d'autant plus risible l'intention proclamée à Kiev de rétablir la conscription. Le potentiel de nuisance de la junte vient d'ailleurs : prolifération des groupes fascistes (surtout dans l'ouest du pays) et soutien occidental de tous les instants. Face à cela, « l'OTAN lance sa campagne de terreur et de représailles massives», nous dit Xavier Moreau dans un article. L'auteur écrit : « Entre les exactions contre les civils et la certitude que les sanctions sont inévitables, rien ne retient plus la Russie d'intervenir militairement. Le référendum du 11 mai à Donetsk pourrait constituer une bonne occasion, à moins que les massacres obligent à une réaction plus prompte. Il ne faut pas s'attendre à une participation massive, ni à un enthousiasme débordant comme en Crimée. Cependant, ce référendum apportera au gouvernement de la République Populaire du Donetsk une légitimité qui ne sera pas moindre que celle de la Rada de Kiev. Sans reconnaître l'indépendance ni annexer le Donetsk, la Russie peut, au prix d'une courte campagne, chasser les néo-nazis et les mercenaires américains et permettre à la RPD de se doter d'une armée. Elle pourrait compter sur les éléments ralliés de l'armée ukrainienne, pour se protéger de la junte kiévienne et la forcer à reconnaître son autonomie. Sans le contrôle du Donetsk, la junte ne pourra plus compter sur un prêt international. L'OTAN sera contrainte de négocier avec la Russie, à moins de déclencher la troisième guerre mondiale.» (à suivre)