La guerre froide entre les cadres du FIS dissous, et les dirigeants politiques est arrivée à sa fin, dont Madani Mezrag qui a franchi les lignes du parti, en s'alignant avec le régime en place. L'ancien cadre et chef du FIS dissous n'a pas du tout hésité de s'en prendre à l'opposition, notamment celle qui a décidé de décliner l'invitation du projet de révision de la Constitution jugée par la quasi-totalité d'une politique «de replâtrage et de bricolage». Interrogé sur l'actualité politique en Algérie, hier par la chaîne Echorouk TV, il a soutenu l'initiative du régime en place, une déclaration qualifiée du scandale, à savoir que Madani Mezrag a envoyé des compliments à Ahmed Ouyahia considéré, à l'époque, comme l'un des ennemis les plus farouches pour le FIS. «Je suis très content d'être invité par Ouyahia, qui est réputé par son rigorisme et sa sagesse, pour moi c'est le meilleur pour mémoriser ce moment historique.» Par contre, l'ancien chef du FIS, a fait savoir qu'il était durant les années précédentes largement marginalisé par des partis politiques qui font semblant d'être au service du peuple, alors qu'ils ont souvent tourné le dos aux Algériens, en concluant des accords avec le pouvoir, dans les coulisses de la présidentielle. «Aujourd'hui, les choses ont bien changé, et c'est évident que j'accepte cette invitation, au moins le pouvoir a plus de considération pour notre personne, puisqu'il voulait prendre notre point de vue au sérieux, afin de réviser la Constitution.» Madani Mezrag a été plus direct et moins nuancé, en évoquant son refus de joindre le camp de la Coordination nationale, pour les libertés et la transition démocratique (CNLT) ; pour lui, ce regroupement qui réunit plusieurs partis politiques et certaines personnalités nationales a perdu sa légitimité, car les citoyens ne croient plus à cette opposition que leur a fait subir des déceptions depuis que le pays est entré dans le multipartisme. L'ancien cadre du FIS s'est prononcé sur les mutations politiques, économiques et socioculturelles, survenues dans notre pays depuis l'effondrement de plusieurs gouvernements dans les pays voisins, et la situation de précarité qui continue de planer sur nos frontières. Madani Mezrag a, en effet, appelé les pouvoirs publics à la nécessité de réunir toutes les couches de la société pour faire un diagnostic réel sur la situation de l'Algérie en toute urgence et d'ouvrir un dialogue national, une démarche primordiale qui sera, selon lui, couronnée de succès. Pour lui, le moment attendu est enfin venu pour faire un pas en avant ; il aurait choisi de soutenir le pouvoir algérien par conviction et non pas par intérêt dans sa démarche de révision de la Constitution.