L'ancien chef de gouvernement Mouloud Hamrouche a plaidé, samedi dernier, depuis Oran, pour la mise en place d'un «nouveau consensus national» afin d'édifier un Etat moderne en Algérie. «Nous sommes à la recherche d'un consensus national nouveau, en associant tous les acteurs nationaux et en écoutant toutes les voix, sans exclusion et loin des préjugés, des sensibilités et rancunes d'hier», a-t-il expliqué, à l'occasion du forum du journal le «Quotidien d'Oran», qui a organisé une conférence intitulée «L'émergence d'un Etat moderne». Hamrouche a présenté sa conception de l'Etat moderne auquel il appelle : «Un Etat ne peut se concevoir sans des contre-pouvoirs solides et constructifs qui seraient le régulateur de sa dynamique», a-t-il précisé. Selon lui, le débat autour de la construction d'un Etat pérenne, «ne saurait se concevoir par l'invective ou les attaques contre les gouvernants ou les personnalités qui ont eu à gérer le pays», a-t-il souligné. Concernant le projet d'amendement de la Constitution, Mouloud Hamrouche s'est dit «partisan» de la Constitution de 1989. Il s'est refusé à faire tout commentaire sur le projet de texte soumis au débat et à l'enrichissement. «Je n'ai pas de réponse concrète», a-t-il déclaré, tout en notant que, selon des informations en sa possession, «une nouvelle mouture prenant en considération les propositions issues des consultations politiques sera proposée». Abordant le rôle de l'armée dans la construction de cet Etat qui survivrait aux Hommes, M. Hamrouche a rappelé que cette institution a garanti la stabilité du pays et pourrait jouer un rôle prépondérant dans la construction future de l'Etat moderne. «Oui, l'armée devrait un jour se retirer du champ politique, mais il faudrait définir les objectifs et surtout les modalités de ce retrait. En l'absence de contre-pouvoirs, cela ne pourrait se faire au risque de mettre en péril la stabilité du pays», a-t-il rappelé. Le conférencier s'est longuement étalé sur les différentes étapes traversées par le pays, appelant également à une évaluation «profonde» de la gouvernance du pays depuis l'indépendance, avec un regard «critique» et «sans complaisance» sur les expériences et les choix politiques adoptés en la matière.