Le 12 mai, la République populaire de Lougansk (RPL) se déclare indépendante de l'Ukraine. Celle de Donetsk (RPD) fait de même, et va plus loin encore : elle demande son rattachement à la Russie. Moscou déclare «respecter» la volonté des urnes... mais recommande le «dialogue» avec les «autorités» de Kiev. Les forces terroristes de la junte n'ont pu empêcher le référendum. Elles se vengent en pilonnant les avant-postes de la résistance autour de Slaviansk, à Andreïevka notamment. La priorité pour le nouveau pouvoir de la RPD consiste à mettre en place une armée capable de combattre efficacement les fascistes. Mais sans l'aide de la Russie, cela risque d'être difficile, bien qu'un certain nombre de militaires «ukrainiens» (et de policiers) ne demandent pas mieux que de changer de camp. On ne tardera pas à être fixé... En attendant, les groupes d'autodéfense de Donetsk deviennent officiellement l'armée de la RPD, avec à sa tête Igor Strelkov (pas de changement). Strelkov annonce une opération antiterroriste et lance une mise en garde aux militaires ukrainiens : «Tous les soldats et officiers des forces armées, des troupes du ministère de l'Intérieur, de la SBU et d'autres structures armées de l'Ukraine se trouvant sur le territoire de la RPD, y sont désormais de manière illégale. Ils doivent dans les 48 heures soit prêter serment d'allégeance à la RPD, soit quitter le territoire de la RPD. Les nervis des groupes néo-nazis (Garde nationale, Pravy Sektor et Bataillon de Lyashko) sont à arrêter dans le cadre de l'opération antiterroriste», rapporte RIA Novosti. A Marioupol, on signale qu'Androchtchouk, le fasciste qui avait été retrouvé pendu la veille, est encore en vie aujourd'hui (RIA Novosti). Comprenne qui pourra... Le 13 mai, au sud-ouest de Kramatorsk, près du village d'Oktiabrskoïe, des combats ont lieu entre l'armée de la RPD et les forces de la junte. La «Garde nationale» perd deux chars et sept hommes. Un combattant du Donetsk est également tué. A Lougansk, attentat contre Valeri Bolotov ; le leader de la RPL est blessé. Denis Pouchiline, co-président du Conseil exécutif (gouvernement) de la RPD, fait savoir que les deux républiques s?urs envisagent de fusionner. Il confirme que les militaires de Kiev dans le Donetsk sont considérés comme une «force d'occupation» et qu'il n'est «pas question de participer ici, sur notre territoire, à l'élection du président d'un Etat voisin.» Le 14 mai, l'UE (Allemagne en tête) organise à Kiev une soi-disant « table ronde» pour «réconcilier les deux camps». Tous les «invités» viennent du même camp, celui des putschistes. Pour «représenter» les provinces orientales perdues, on n'a rien trouvé de mieux que de prendre le milliardaire Tarouta, qui disait hier encore : «La République populaire de Donetsk n'existe pas...» Contrairement à la Russie officielle, la RPD n'a que faire d'un «dialogue» bidon dont le seul but est d'effacer à la «table de négociation» ce qui a été imposé sur le terrain. D'autant que les imposteurs de Kiev n'ont aucune légitimité - et ce n'est sûrement pas la présidentielle illégale du 25 qui va leur en conférer une. Le problème, c'est que Moscou préfère jouer les entremetteuses, alors qu'il faudrait appeler clairement les choses par leur nom en disant une fois pour toutes qu'il n'y a pas de « gouvernement » ukrainien...Cela étant, la sortie de ce bourbier n'est pas pour demain. (suite et fin)