Les rebelles ont gagné du terrain lundi dans la province d'Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie, s'emparant de plusieurs barrages de l'armée, des avancées qui pourraient leur permettre de prendre deux bases importantes, ont indiqué des militants et une ONG. Ces succès interviennent au lendemain de deux attentats meurtriers à la voiture piégée perpétrés la veille à Homs (centre), revendiqués lundi par le Front Al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda. Les rebelles, qui ont essuyé des défaites dans le centre du pays, progressent depuis plusieurs semaines dans la province d'Idleb et au nord de la ville de Hama. Avec le Front Al-Nosra, ils ont «pris le contrôle du barrage de Salam, à l'ouest de Khan Sheikhoun après de violents combats contre les troupes du régime», a affirmé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). La Commission générale de la révolution syrienne (CGRS), un réseau de militants sur le terrain, a assuré que ce barrage était «la dernière position tenue par le régime dans la zone de Khan Sheikhoun». Cette ville du sud de la province d'Idleb «est maintenant complètement libérée», a ajouté le CGRS. L'OSDH a ajouté que des rebelles avaient bloqué l'accès à l'autoroute reliant le sud de la province d'Idleb à la région de Morek, contrôlée par les rebelles, dans le nord de la province voisine de Hama. Ces dernières avancées ont rapproché les rebelles de leur objectif dans cette zone : prendre les bases militaires de Wadi Deif et Hamidiyeh, toutes les deux dans la province d'Idleb, qu'ils assiègent depuis un an, a assuré l'OSDH. A Homs, le gouverneur de cette ville --reprise récemment quasi entièrement par les forces du régime-- Talal Barazi, a fait état lundi de 12 morts et 30 blessés dans la double attaque de la veille, un bilan revu à la hausse après avoir annoncé la mort de 10 personnes dimanche. Les combattants d'Al-Nosra ont pu «s'infiltrer à Homs dans les fiefs des chabbiha (milices) du régime noussaïri (terme péjoratif pour désigner les Alaouites) en dépit des grands obstacles, des barrières de sécurité et des points de contrôle», a écrit le groupe jihadiste dans un communiqué diffusé sur son compte Twitter. Le président syrien Bachar al-Assad appartient à la communauté alaouite, une branche du chiisme, alors que les rebelles qui cherchent à le renverser sont en majorité sunnites. Selon le communiqué, les charges explosives dans les deux voitures garées, une dans l'est et la seconde dans l'ouest de Homs, ont été actionnées en même temps «dans l'objectif de faire le plus de morts possible». Début mai, l'armée qui contrôlait déjà 80% de Homs, troisième ville du pays et fer de lance de la rébellion armée, avait pu entrer dans la vieille ville après le départ des rebelles de leur ex-bastion assiégé et bombardé pendant deux ans, aux termes d'un accord entre les deux protagonistes. Les rebelles ont intensifié leurs attaques avant l'élection présidentielle controversée, organisée le 3 juin par le régime dans les seules régions sous son contrôle. Le scrutin, que M. Assad est assuré de remporter, a été qualifié de «farce» par l'Occident et l'opposition en exil. Des membres de la commission d'enquête sur les armes chimiques enlevés Six enquêteurs de la mission de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) et leurs cinq chauffeurs ont été enlevés mardi par des rebelles dans le centre de la Syrie, a affirmé le ministère des Affaires étrangères. «Des groupes terroristes ont enlevé cinq chauffeurs syriens et six membres de l'équipe d'enquête de l'OIAC sur l'utilisation du chlore, qui étaient à bord de deux voitures», dans la province de Hama, affirme un communiqué du ministère.