Le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Louh, a indiqué, mardi, avoir donné des instructions au procureur général près la cour de Constantine afin d'agir avec fermeté, en coordination avec la police judiciaire, en vue de faire toute la lumière sur les conditions de l'enlèvement d'un nourrisson au CHU de Constantine. Le ministre a qualifié ce crime de «grave», car étant survenu dans un hôpital. Il a appelé les autorités judiciaires à assumer pleinement leur rôle, en particulier la police judiciaire qui est appelée à rechercher les criminels et à les traduire devant la justice, conformément à la loi. De son côté, le ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf, a annoncé que six employés du CHU Ibn-Badis de Constantine ont été suspendus de leurs fonctions suite à cet enlèvement. «J'ai eu une réunion de coordination ce matin avec les différents responsables du secteur au niveau national, dont le directeur de l'hôpital Ibn-Badis. Ce dernier m'a informé de sa décision de suspendre de leurs fonctions six employés de l'hôpital en attendant les résultats de l'enquête», a précisé le ministre. Parmi les personnes suspendues, il y a des médecins. Les six employés étaient de garde ce jour-là. «De ce fait, ils ont une responsabilité à assumer», a-t-il estimé. Pour que ce genre de délit ne se reproduise plus, le ministre a ordonné de renforcer davantage le contrôle et la vigilance, et de ne pas se contenter de l'installation de caméras, car, selon lui, cela est insuffisant. Cette affaire défraye toujours la chronique. Ce nourrisson disparu du service de maternité de Constantine n'est pas encore été retrouvé depuis le 27 mai dernier. Selon un témoin oculaire, une personne est entrée tôt à la nursery et pris le nourrisson. Une manœuvre malsaine se produit sans que les services de sécurité s'en rendent compte. Il est tellement insensé que des inconnus pénètrent jusqu'à la nursery et s'emparent d'un bébé sans être inquiétés par le contrôle. D'intenses recherches ont été déclenchées par les services de sécurité pour retrouver «Layth». Une enquête a été diligentée par les services de police pour le retrouver, mais pour l'instant aucune trace du nouveau-né. La famille pleure son cher gosse, enlevé une heure après sa naissance. Le père lance un appel de détresse et espère des retrouvailles proches avec son fils. Il a expliqué qu'il a bien pris son fiston pour lui faire un vaccin dans l'enceinte hospitalière. «On m'a appelé du CHU pour me dire si j'avais récupéré mon fils. C'est là où j'ai perdu la raison !» a-t-il exprimé, les larmes aux yeux, devant la caméra de la télévision nationale. Pour marquer leur solidarité avec la famille, les proches sont sortis dans le centre-ville de Constantine et ont protesté et revendiqué plus de rigueur au niveau de l'enquête menée ; ils ont demandé l'intervention rapide du ministère de l'Intérieur pour retrouver l'enfant. L'opinion publique a montré des signes de sympathie et de solidarité aux parents de Layth, particulièrement sur les réseaux sociaux, des moyens incontournables. Après cet incident, des caméras de surveillance ont été placées dans le CHU, une procédure qui s'avère tardive. A rappeler que des faits similaires ont eu lieu ces derniers temps en Algérie. Un réseau constitué de 13 Algériens et un Français a été démantelé en 2009. Ses éléments ont été jugés au tribunal criminel d'Alger. Ils étaient accusés d'enlèvement d'enfants et de leur déplacement vers l'étranger, à travers de fausses procurations.