Toutes ces opérations de commandos extrêmement professionnelles sont à l'évidence coordonnées par des forces extérieures qui n'ont pas grand-chose à voir avec lamoribonde « armée ukrainienne ». Onveut profiter de l'euphorie artificielle suscitée par la « prési-dentielle réussie » pour éradiquer aussi rapidement que possible le séparatisme de l'Est. Dans le courant de l'après-midi du 27 mai, les médias annoncent que « l'armée a repris le contrôle de l'aéroport ». Quelle armée ?... Blackwater ?... Les forces spéciales de l'OTAN ?... On a entendu des snipers qui parlaient polonais... Il est clair qu'une telle offensive entraînant des massacres de cette ampleur, n'est possible qu'avec l'accord tacite du Kremlin, en ayant la certitude qu'il n'y aura aucune réaction autre que verbale de la part de Moscou... Pour ce qui est des pertes du régime, Kyiv Post fait état de cinq morts dans les rangs de la « Garde nationale » à Donetsk et de trois militaires tués près de Slaviansk. Le 28 mai, et dans le but de détourner l'attention du massacre de Donetsk, on refait le coup des « observateurs » de l'OSCE « kidnappés » par les séparatistes. Cette fois, il s'agit d'un Danois, d'un Turc, d'un Estonien et d'un Suisse (donc trois hommes de l'OTAN plus un apparenté). C'est peutêtre un coup monté pour justifier la « solution finale » que l'on prépare pour le Donbass avec l'aide désintéressée de la Russie. De toute manière, les quatre fouineurs étrangers n'avaient rien à faire dans les parages, n'ayant été invités par personne. Le bilan exact des tueries reste encore très flou. Un porte-parole du ministère ukrainien de la (défense) Guerre contre son propre peuple, un certain Dmitrachovski, parle de « plus de 200 séparatistes tués ». Selon RIA Novosti, quatre mines du Donbass sont entrées en grève pour soutenir les combattants. Reste à savoir quel impact une telle mesure peut avoir au niveau militaire. Autre soutien symbolique : celui des cosmonautes russes de la station spatiale. Le président biélorusse Loukachenko félicite son « homologue » ukrainien pour sa brillante « élection ». Ce crétin ne semble pas comprendre qu'il est le prochain de la liste... A Slaviansk, la situation est dramatique. Les tirs d'artillerie détruisent une école, un jardin d'enfants et de nombreuses maisons. Les habitants se réfugient dans des caves qui leur servent d'abris. Les fascistes ne laissent plus personne sortir de la ville. Un terrible bain de sang se prépare. Porochenko est aux commandes à Kiev, bien qu'il ne soit pas encore officiellement investi. Il déclare que l'Ukraine est en état de guerre et annonce qu'une de ses priorités est de capturer les dirigeants de l'insurrection. Avec l'aide des mercenaires étrangers, cela ne devrait pas être trop difficile... Enfin, le 29 mai, on signale d'intenses pilonnages, mitraillages et combats à Slaviansk. Les défenseurs abattent deux hélicoptères de la junte, tuant 14 militaires dont un général (RIA Novosti). Les espions de l'OSCE sont aux mains de la résistance et détenus dans un lieu inconnu. A Lougansk, une base ukrainienne est prise d'assaut par les séparatistes ; 80 militaires ou « gardes nationaux » se rendent (Russia Today). Selon Itar-Tass, 300 mercenaires originaires de l'ouest de l'Ukraine et ayant déjà combattu dans le nord du Caucase et même en Syrie, ont rejoint les milices du Pravy Sektor dans le sudest. (Suite et fin)