Les villageois de la petite bourgade de Beni Zanthis, située aux Monts du grand Dahra, à une centaine de kilomètres du chef-lieu de la wilaya de Relizane, crient leur désarroi face à la détérioration générale qui affecte leur patelin. Ce dernier est, sans exagération aucune, coupé du monde, car pour y accéder, il faut arpenter un chemin sinueux, jonché de crevasse et de nids de poules. Le seul moyen d'emprunter l'unique sentier, qui conduit à ce hameau, est, sans conteste, un bon baudet. Les quelques villageois rencontrés sur les lieux n'ont pas hésité à nous parler du calvaire qu'ils vivent au quotidien. Nos interlocuteurs réclament, notamment, le raccordement de leur village à l'eau potable et au gaz, ainsi que l'aménagement de leurs routes. Bref, rien de bien orignal pour certains, mais pour eux, c'est un luxe qui parait irréalisable. Concernant le récurant problème du raccordement au réseau d'AEP, bon nombre de villageois ont souligné que plusieurs demandes ont été introduites auprès des services concernés, dans l'hypothétique espoir d'un raccordement, en vain. «Nous sommes encore et toujours réduits à nous approvisionner en eau à partir d'une source située à une dizaine de kilomètres en contrebas», dira un habitant de ladite localité. Selon quelques citoyens interrogés sur le sujet, les autorités de la wilaya, s'étaient pourtant engagées à accélérer les travaux d'AEP, via le barrage de Gargar, sis dans la commune voisine. Quant au gaz naturel, ces villageois se disent désespérés de le voir arriver dans leurs foyers. «Même les bonbonnes de gaz butane font défaut ! Nous avons carrément recours au bois pour nos besoins en cuisine et en chauffage», nous a dit un habitant d'un ton exaspéré. Et d'ajouter pour étayer ses dires: «Durant la saison hivernale dernière, à l'instar de toutes les autres qui l'ont précédée, nous avons vécu un véritable enfer. Nous étions sans défense aucune devant le froid et la neige. Une misère indescriptible! ». Selon certains villageois, lors des dernières pluies, un pan entier de la colline, qui surplombe la localité, s'est écroulé, poussant la population à dormir sur une seule oreille, de crainte qu'elle soit emportée par un glissement de terrain. «On a demandé aux autorités de commander une expertise topographique afin de déterminer les risques, mais à ce jour, rien n'a été fait. On peut être enseveli du jour au lendemain, sans que personne ne le sache», souligne les villageois. Ces témoignages traduisent leur désarroi et leur peine, et ils ne savent plus à quel saint se vouer, pour mettre fin à ce calvaire qui n'a que trop duré.