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Indépendance identitaro-culturelle de l'algérianité souveraine d'aujourd'hui
Publié dans La Nouvelle République le 11 - 07 - 2014

Le peuple algérien est d'origine afro-amazighe multiethnique, de culture arabo-berbèro-maghrébine islamique traditionnellement tolérante et de mitoyenneté moyen orientale et méditerranéenne ouverte sur l'universel. Actuellement, les données anthropo-culturelles et génétiques permettent, dans une grande mesure, d'établir le constat objectif de l'identité plurale et symbiotique de l'Algérianité mosaïquée.
Deux types anthropologiques : les noirs et les blancs Par ailleurs, et pour ne pas passer sous silence la présence de deux types anthropologiques en Afrique du Nord antique, en l'occurrence les noirs et les blancs, l'anthropologue Malika Hachid interpellée sur la question des Noirs du Maghreb ancestral, observera qu'au cours de son travail dans l'Atlas saharien sur les gravures rupestres, qui était un de ses terrains de recherches, qu'elle a été fort étonnée de découvrir sur une paroi, où les images étaient absolument contemporaines les unes des autres, figurant «côte à côte, une image de blanc et une image de noir». Sollicitant à propos de ces images des avis de gens qui pouvaient l'aider à une lecture rigoureuse, l'anthropologue affirma qu'elle eut des réponses concordantes sur effectivement sa présence en face de deux types anthropologiques bien différenciés. Ce qui a amené la préhistorienne à se demander si l'on n'avait pas vraiment exagéré cette dichotomie entre Nord blanc et Sud noir, estimant qu' «il y a peut-être eu une latitude de la négritude plus septentrionale, c'est-à-dire que les Noirs étaient bien plus au Nord. Ce qu'on retrouve, pour le signaler au passage, dans les témoignages des auteurs gréco-latins (...) Il y a peut-être eu un refoulement, aux époques historiques, des Noirs, de plus en plus, vers le Sahara central et le Sahel mais il n'est pas dit que les Noirs n'aient occupé l'Afrique Nord beaucoup plus septentrionalement qu'aujourd'hui» (11). Apparemment rien n'empêche de supposer qu'il y a eu un premier substrat de peuplement issu de l'Afrique du Nord elle-même, de façon dispersée, et qu'il y aurait eu un deuxième substrat issu de l'Est, notamment des Phéniciens provenant du Liban actuel, mais ces derniers , de l'avis de Gabriel Camps, ont sans aucun doute joué un rôle très important dans l'histoire du Maghreb mais ce rôle est culturel, les Phéniciens n'ayant pas du tout influencé le type humain : «Ils se sont métissés avec des populations africaines, les populations berbères mais cela n'a pas eu beaucoup de conséquences étant donné que l'ensemble phénicien représentait une goutte dans l'ensemble hémotypologique des Berbères». (12) Les clarifications qu'apportera in fine Ginette Aumassip, paraissent en rapport avec les recherches actuelles, en attendant d'autres futurs apports, mais pour l'instant, tout laisse supposer que les Berbères sont des populations qui ont de tous temps occupé le Nord de l'Afrique, probablement très loin dans le Sud puisque ce que l'on peut appeler l'Empire éclaté se retrouve jusque sur le bord du Niger : «Pendant longtemps, on a cru qu'il y avait eu sur le Nord de l'Afrique des vagues de peuplement qui s'étaient succédé. Or, à l'heure actuelle, on a constaté, en faisant des travaux de préhistoire, que ces ruptures étaient simplement dues à une méconnaissance des événements d'une période donnée, moments où il y avait eu une érosion extrêmement importante qui avait enlevé la plupart des sites, détruit l'essentiel des traces humaines. On a eu la chance de trouver quelques éléments très significatifs qui permettent actuellement de dire que la population africaine est une population qui a évolué sur place. C'est une population très mobile, qui a accepté des populations venant d'un peu partout probablement, et qui elle-même s'est expatriée avec beaucoup de force et aussi je crois beaucoup de plaisir», insistera la préhistorienne. (13) Finalement, toutes ces observations semblent en accord sur le fait que les Berbères actuels portent les traces d'un peuplement nord-africain ancien qui a dû affronter et subir les différents évènements historiques, mais qui a su préserver dans les générations suivantes ses originalités culturelles (notamment ses coutumes...)» (14) D'autres études génétiques sont menées actuellement et tendent à démontrer, par exemple, que les Algériens descendent d'ethnies multiples mais autochtones entretenant d'étroits liens anthropo-génétiques avec les populations berbères multiethniques antiques à peau blanche, brune et noire, et aux dialectes variés du kabyle, chaoui, targui, chenoui, zenète, chelhi, ouargli, maghribi etc., qui fait que les Algériens se définissent aujourd'hui majoritairement de souche amazighe multiethnique ( Berbères berberophones, Berbères arabophones, Berbères plurilingues...), à plus de 90% de religion musulmane, profondément imprégnés de culture arabe, africaine et méditerranéenne et dont la riche symbiose identitaire de l'Algérianité mosaicale dans la préservation des spécificités régionales est en constant devenir... C'est que l'extraordinaire variété des faits et manifestations socio –anthropologiques découlant des différentes strates culturelles qui se sont accumulées, tout au long de l'évolution historique sur le sol algérien , s'était non moins fondue dans une large mesure au cours du temps, dans les langues et cultures plurielles de la civilisation autochtone élargie de l'Algérie antique . Cette dernière s'en est trouvée du coup, indéniablement renforcée et revitalisée, de la sorte, par ces multiples apports extérieurs, constituant, peu à peu, une mosaïque d'expressions, de comportements et de modèles diversifiés, tous aussi riches et complémentaires les uns des autres. Car paradoxalement, ce sont ces mêmes apports résultant des agressions et invasions externes avec tout ce qu'elles comportaient comme influences diverses qui ont, - au contact de la culture autochtone dans laquelle ils se sont fondus, - contribué à parfaire l'unité complexe des Algériens, en renforçant ainsi les spécificités caractéristiques de leur ensemble communautaire, géographique pluriculturel et multilingue d'alors, typiques à l'Algérianité multimillénaire évolutive. Une identité plurale évolutive dans l'interaction interdépendante des diversités nationales Il est indéniable que l'évolution inexorable des choses, le processus mutationnel complexe du cours de l'histoire et ses bouleversements multiples en Algérie, avec notamment les formidables brassages multiculturels et multilinguistiques, ont contribué avec le temps à modifier radicalement l'ancienne perception des choses pour lui en substituer, aujourd'hui, une toute autre, bien plus élargie et au diapason des nouvelles réalités contemporaines conjoncturelles : l'apport inestimable de l'historique Révolution populaire du 1er Novembre 1954 avec ses implications socioculturelles multiples d'exaltations des fraternités et solidarités nationales pour l'idéal commun de la souveraineté algérienne y est grandement pour quelque chose ! Ce qui a, incontestablement, contribué à faire prendre conscience , au sein des couches populaires de ce constat de filiation des Algériens découlant de cet extraordinaire brassage multiethnique et multiculturel à travers les âges et qui n'a jamais cessé depuis jusqu'à nos jours, si bien que se sont estompés graduellement les obsessions ethnocentriques, culturalistes, religieuses exclusives et schismatiques néo -tribales, ségrégatives de classe, etc., divisant «arabistes» , «berbéristes», «islamistes», «modernistes» , «progressistes» etc., établissant des barrières psychologiques et sociétaires entre «maure», «arabe», «chaoui», «kabyle», «targui», «chelhi», «mozabite», «koloughli», «zouawi», «sanhadji», «zenète» et autres wergli, chorfi,merabet, naïli, noirs algériens, etc., etc. Soit de déplorables attitudes faisant souvent la part belle aux mythiques puretés raciales, ignorant que les métissages à l'œuvre depuis la nuit des temps, ont engendré à ce jour de complexes progénitures héritières de gênes ramificatoires contractées, - au cours de la longue évolution historique du pays,- entre les divers membres issus des rapports intercommunautaires nationaux et régionaux incessants au cours de l'évolution du temps. Ces derniers ayant contribué à établir , à la longue, des liens incontestables de parentés à la faveur des multitudes de contractions de mariages entre gens de diverses contrées et origines, qui ont ainsi fini par étendre de solides rapports de familles élargies algériennes à travers l'ensemble du territoire national. Et au-delà même, au niveau de la communauté immigrée extérieure, réalisant d'étroits liens complexes, désormais dénués de rapports d'autarcies tribales ou féodales rétrogrades, c'est-à-dire instituant des rapports nouveaux de modernité concitoyenne unitaire, regroupant toutes les diversités intercommunautaires - nationales. Y compris les nouvelles liaisons incluses des nombreux naturalisés d'origines étrangères dont les enfants ont fait souche parmi la population algérienne qui s'est retrouvée, ainsi au fil du temps, progressivement dégagée de ses particularismes astreignants d'auparavant. La population algérienne n'étant réductible à aucune identité communautariste émiettée de quelque obédience qu'elle soit, mais s'identifiant à l'ensemble des rapports intercommunautaires nationaux, constituant avec la panoplie des riches spécificités nationales le fondement mosaical –plural de l'Algérianité harmonique – unitaire. Dans le respect des diversités régionales d'un peuple partageant une histoire commune et un legs patrimonial commun sur un territoire commun, ce «polygone étoilé», comme dirait Kateb Yacine, est le reflet symbiotique de son identité culturelle plurale «afro-amazigho- arabo -musulmano-méditerranéenne en incessant devenir.» Inutile de dire, que de nos jours la science, ou l'usage des marqueurs biologiques, est à même de mettre à nu beaucoup de mythes de «pureté raciale ancestrale» , comme nul besoin d'ajouter qu'actuellement, la majorité des concitoyens algériennes et algériens, loin de manquer de sagesse , - à l'opposé des visions puristes prônées par les groupuscules radicaux adeptes des idéologies extrémistes - tendent de plus en plus à communier dans une culture plurilingue et solidarité concitoyenne nationale effective tenant en suspicion toutes attitudes ethnocentriques ou ségrégationnistes , chauvinistes intolérantes, etc.,
particulièrement après les dures épreuves vécues durant la tragique décennie noire qui ont causé de profondes fractures entre les membres d'une même nation. Et il est tout à fait clair qu'aujourd'hui, instruits par les enseignements de l'histoire et grandement édifiés par les mutations démocratiques à travers le globe, la plupart des Algériennes et Algériens se rendent de plus en plus à l'évidence du caractère pluraliste de leur identité «afro–amazigho- arabo–musulmane» et de mitoyenneté méditerranéenne – Moyen orientale ouverte sur l'universel. Et comment ne pourrait-il pas en être ainsi, sachant que la culture algérienne revêt, incontestablement, ce caractère pluraliste et diversifié tant clamé ? Cette évidence qui s'est faite jour, après de longs atermoiements, ne saurait s'enfermer – on ne le répètera jamais assez- dans une unicité réductrice, refoulant et occultant ainsi d'autres paramètres partie prenante de l 'Algérianité. L'histoire objective du terroir et une étude entreprise dans une optique rigoureuse, autant que faire se peut, loin des partis pris idéologiques ou toutes autres considérations politiciennes partisanes , nous apprend en effet, que la complexité et le caractère pluraliste de la culture algérienne d'expression diverse ne peuvent être appréhendés en tenant compte uniquement de la seule dimension de l'arabité, ou de l'amazighité, islamité, africanité, et encore moins de la particularité de son caractère méditerranéen-moderniste, exclusivement, mais de la conjugaison de tous ces paramètres à la fois. Ces derniers paraissant, pour le répéter encore une fois, étroitement liés dans un rapport d' interdépendance dynamique engageant toutes ces données identitaristes-culturelles spécifiques interactionnelles, sans négliger d'éventuels autres paramètres patrimoniaux et contemporains, tout aussi vitaux et complémentaires les uns par rapport aux autres : éléments qui, dans l'interaction de leurs rapports, ne configurent pas une simple juxtaposition de paramètres divers, mais participent à l'aboutissement progressivement intégré, assimilé et rénové des ferments culturalo- civilisationnels pluralistes , constitutifs de la synthèse évolutive de l'Algérianité mosaicale en constant devenir. Aujourd'hui, la société algérienne baigne quotidiennement dans une vie communautaire aux mœurs, langues et cultures fort diversifiées, et aux arts et littératures, entre autres, particulièrement polyglottes, les divers parlers locaux usant comme on le sait que trop bien de plusieurs idiomes. Cependant, cette dimension pluraliste, loin de constituer un caractère contraignant comme le conçoivent les tenants puristes de l'unilatéralisme, représente au contraire un facteur d'enrichissement et toute tendance qui flirte, à l'opposé, avec les points de fixation sur un seul et unique référent identitariste –linguistique – culturel chauvins et ethniques autarciques excluant l'autre, etc., se rendrait à l'évidence de la réalité algérienne complexe d'aujourd'hui composant avec tous les éléments interdépendants et complémentaires de l'Algérianité mosaicale ,diversifiée, multilingue et pluriculturelle mais foncièrement unitaire. (Suite et fin) (Extrait - synthèse d'un ouvrage en instance d'édition à l'ANEP) c/ Auteur-journaliste culturel indépendant (11). Cf. débat dans l'émission sur ce sujet intitulée «Berbères : origines et permanence» du «Cabinet de curiosités», présentée le 10 mai 1999 par Philippe Modol, réf..35 15 code France culture, réalisation : Malika Mezgach). (12). Ibid - (13)Ibid - (14) Cf. Ces informations partielles se réfèrent aux quelques éléments publiés (échos d'ouvrages, presse et sur le Net) des travaux de recherches s'inscrivant dans le cadre du projet Urocores de l'ESF (European Science Foundation), contrat no. ERAS-CT-.2003--9804099et bénéficiant de financements du CNRS (Centre National de la Recherche Scientifique) et du Conseil Régional de Midi-Pyrénées (Toulouse, France).


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