C'est demain que tout va se décider. Ce qui est certain : Dame Coupe quittera Rio. Elle ne restera pas plus longtemps dans ce pays du football. Les siens n'ont pas réussi à la protéger pour la garder et faire plaisir à une nation qui ne rêvait que de cet instant. Les Allemands la veulent aussi et la dernière pluie diluvienne de buts (7-1) suffit, à elle seule, pour expliquer la pire humiliation de toute l'histoire du foot brésilien. Demain, ce sera donc un grand classique de la Coupe du monde. Les traces des années 1986 et 1990 restent vivantes. Elles réapparaîtront demain sur le terrain du Maracana de Rio pour cette exceptionnelle finale du Mondial-2014. Voici quelques repères pour expliquer l'échec des brésiliens dans cette Coupe du monde 2014. Face à la Colombie, le Brésil s'est montré plus conquérant que jamais. Tout indiquait que face aux Allemands, qui ont failli quitter ce mondial face aux Fennecs, les Brésiliens bien que mis en difficulté face au Chili en 8es, ont très vite laissé au vestiaire, le mauvais jeu pour mettre en pratique un autre style plus technique, plus discipliné et plus séduisant pour venir à bout de leur adversaire du jour. L'ouverture du score dès la 7e minute par le capitaine Thiago Silva mettait en lumière cet engagement des brésiliens de s'assurer une demi-finale. «La Seleção, nous faisait remarquer un confrère, s'est relâchée après le penalty signé par James Rodriguez (2-1)». L'Allemagne, quant à elle, s'est montrée plus coriace qu'en 8es face à la France tant sur le plan défensif qu'en milieu de terrain. La mécanique bien huilée ne laissait nulle place à un quelconque doute de ratage éventuel. Tout est prévu et bien construit par Joachim Löw. la sélection allemande s'est imposée par le plus petit des écarts, 1-0 (but de Mats Hummels). C'est «suffisant. Nous sommes aux demi-finales et nous allons affronter le Brésil chez lui», déclarait le capitaine de cette équipe allemande. Arriva le jour «j», les joueurs brésiliens devront tenir deux grosses promesses : la première est celle d'une Coupe du monde promise à leur nation depuis le début, et l'autre est celle d'aller jusqu'au bout pour Neymar, blessé face à la Colombie. «Nous devons faire honneur à notre jeune attaquant qui rêve de remporter sa première Coupe du monde», confiait le défenseur brésilien. Le concerné, les larmes aux yeux, a fait part aux médias qu'à défaut de pouvoir jouer la finale, «il souhaite plus que tout que les siens aillent la disputer à sa place, et la remporter». La Mannschaft ne compte pas non plus s'arrêter là. L'équipe de Joachim Löw était présente dans le dernier carré de 7 de ses 10 dernières Coupes du monde, atteignant 5 fois la finale. Leur dernier titre remonte à 1990, «et cette talentueuse génération allemande souhaite plus que jamais écrire une nouvelle page de son histoire et mettre fin à de nombreuses années de malédiction», écrivait un confrère de la presse spécialisée. Mais la sélection brésilienne est vite stoppée. Assommé, humilié, brisé et froissé, le Brésil assiste, impuissant à sa plus grande humiliation en sa qualité d'organisateur de la coupe du monde de sauver le pays à la veille des élections. Demain, ça sera un autre genre de style. Deux équipes qui se dépasseront pour confisquer la coupe. Lionel Messi, quadruple ballon d'Or, n'est pas loin de rejoindre l'idole absolue de tous les Argentins, Diego Maradona, qui avait offert à l'Albiceleste, son deuxième titre en 1986 au Mexique, déjà face à l'Allemagne (3-2). Quatre ans plus tard, en 1990 en Italie, ce sont les Allemands qui s'étaient imposés (1-0). Le 29 juin 1986, Diego Maradona (double buteur lors du très célèbre quart de finale contre l'Angleterre) est allé défier en finale du Mondial mexicain, ces Allemands revanchards après avoir échoué à une marche du titre en 1982 face à l'Italie. C'était au stade Azteca plein (114 580 personnes), que Diego Maradona, inscrit alors le troisième but à quelques minutes de la fin but qui donne à l'Argentine, sa deuxième Coupe du monde de son histoire après celle gagnée à domicile huit ans auparavant. Que se passera-t-il demain ? Une chose est certaine, écrivait un confrère : «Le rituel est bien rôdé. Depuis 2006, quand l'Allemagne organisa la Coupe du monde, il est systématique qu'à chaque victoire de la Mannschaft, on chante : «Deutschland ! Deutschland !» ou «Finale ! Finale !». Alors cette folie de joie sera de quel côté ?